Dans cette interview exclusive, Maxime, un adolescent de 15 ans en classe de Seconde, partage son expérience en tant qu’élève DYS (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie et dysgraphie) et explique comment l’utilisation de l’ordinateur à l’école a transformé son quotidien.
DYSCLICK : Salut Maxime, merci beaucoup d’avoir accepté de partager ton expérience avec nous. Tu peux commencer par te présenter rapidement ?
Maxime : Salut, pas de souci, je m’appelle Maxime, j’ai 15 ans et je suis en classe de Seconde. Je suis atteint de plusieurs troubles DYS : dyslexie, dysorthographie, dysgraphie et dyspraxie. Ça fait un sacré cocktail, mais heureusement, l’ordinateur m’aide énormément.
DYSCLICK : Tu as mentionné que tu as commencé à utiliser un ordinateur assez tôt. Peux-tu nous expliquer à quel moment tu as commencé et pourquoi ?
Maxime : J’ai commencé à utiliser un ordinateur en CM2, vers 10 ans. En fait, c’est venu de ma mère. Mon frère aîné est également DYS, et lui, il n’avait eu un ordinateur qu’en 4e, ce qui l’a beaucoup freiné. Ma mère a donc décidé de ne pas attendre autant avec moi. Elle voulait que j’aie cet outil plus tôt pour éviter que je rencontre les mêmes difficultés.
DYSCLICK : Tu dis que ça t’a aidé. En quoi l’ordinateur a-t-il fait une différence pour toi, au quotidien ?
Maxime : Oh, c’est énorme. Déjà, l’écriture à la main me fatiguait énormément. Avec l’ordinateur, j’ai tout de suite ressenti une différence. Je pouvais suivre les cours sans avoir à me concentrer sur chaque lettre, sans douleur dans les mains. J’ai aussi pu taper beaucoup plus vite. Aujourd’hui, je tape environ 50 mots par minute sans même regarder le clavier ! Et ça, ça m’a permis de ne pas prendre de retard sur mes camarades. ( Améliorer Votre Vitesse de Frappe )
DYSCLICK : Wow, impressionnant ! Quels logiciels utilises-tu pour t’aider dans ton travail scolaire ?
Maxime : Le principal, c’est OneNote. Je l’utilise depuis 6 ans maintenant. C’est mon outil central pour prendre mes notes et organiser mes cours. Ensuite, il y a Antidote pour la correction de mes fautes. Comme je suis dysorthographique, il m’aide à corriger mes erreurs de grammaire et d’orthographe. Je me sers aussi de GeoGebra pour les maths, parfois d’Excel, et bien sûr, Antidote est toujours là pour vérifier mes textes.
DYSCLICK : Cela semble vraiment utile. Et du coup, est-ce que tu penses que tout le monde peut tirer profit de ces outils, ou est-ce qu’ils sont plus adaptés aux personnes DYS ?
Maxime : Franchement, tout le monde peut les utiliser, mais pour quelqu’un qui a des troubles DYS comme moi, c’est indispensable. Sans OneNote, je serais perdu. Et Antidote, c’est un peu mon sauveur pour les rédactions, parce que sinon, mes fautes d’orthographe et de grammaire seraient… euh… disons nombreuses !
DYSCLICK : Oui, je vois ce que tu veux dire. Justement, est-ce que ça a été difficile pour toi de t’adapter à l’utilisation de l’ordinateur en classe, notamment par rapport au regard des autres ?
Maxime : Au début, oui, carrément. Quand j’ai eu mon premier PC en CM2, j’avais un peu peur de le sortir en classe. Je me disais que les autres allaient me juger, ou se moquer de moi. Mais en fait, ça s’est bien passé. Ils étaient plutôt curieux et impressionnés par ma rapidité à taper. Après quelques semaines, c’est devenu normal, et je n’ai plus jamais eu de souci avec ça.
DYSCLICK : C’est top que tu aies réussi à dépasser cette peur. Que dirais-tu à des parents qui hésitent à donner un ordinateur à leur enfant, même jeune ?
Maxime : Je leur dirais de ne pas hésiter ! L’ordinateur, c’est un super outil pour nous. Ça permet de compenser nos difficultés d’écriture et d’orthographe. Mais il ne faut pas seulement donner l’ordinateur à l’enfant, il faut aussi l’aider à s’organiser. Parce que si on n’a pas une bonne méthode de travail, ça peut vite devenir chaotique. Donc oui à l’ordi, mais avec une bonne organisation.
DYSCLICK : Bonne remarque. Parfois, on imagine que la technologie résout tout, mais il faut aussi une bonne discipline. Est-ce que tu aurais des conseils spécifiques pour bien s’organiser avec un ordinateur ?
Maxime : Ouais, déjà, bien classer ses fichiers, c’est la base. Sinon, tu perds tout et tu mets trois heures à retrouver tes cours. Ensuite, utiliser des logiciels comme OneNote qui permettent de structurer ses notes. Ça aide vraiment. Et puis, éviter de se laisser distraire par Internet ou les jeux pendant les cours, c’est important aussi.
DYSCLICK : C’est sûr ! Et côté fatigue, est-ce que l’ordinateur a aussi eu un impact sur ça ?
Maxime : Oui, complètement. Avant, écrire à la main me demandait tellement d’efforts que j’étais épuisé à la fin de la journée. Avec l’ordi, je me fatigue beaucoup moins. Mes mains ne me font plus mal, et je peux me concentrer sur ce que le prof dit au lieu de me concentrer sur comment écrire. Ça fait vraiment une grosse différence.
DYSCLICK : Et est-ce que tu vois des progrès dans les technologies pour les DYS à l’avenir ? Des choses que tu aimerais voir arriver ?
Maxime : Oui, je pense que l’intelligence artificielle va jouer un grand rôle. J’ai déjà utilisé des outils comme ChatGPT pour reformuler des textes ou m’aider à comprendre des notions complexes. Ça pourrait être un gros plus pour nous, les DYS. Je pense que dans le futur, il y aura encore plus d’outils personnalisés pour nous aider à apprendre.
DYSCLICK : C’est une vision optimiste de l’avenir. En parlant d’avenir, quelles sont tes aspirations ? Tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard ?
Maxime : Oui, je veux devenir développeur. L’ordinateur m’a tellement aidé dans mes études que c’est devenu une passion. J’ai déjà commencé à apprendre à coder, et je développe des petits projets à côté. Je suis même inscrit à des cours, où j’apprends plein de choses sur la programmation.
DYSCLICK : C’est génial ! Et pour conclure, quel message voudrais-tu passer aux jeunes qui, comme toi, sont DYS et se demandent s’ils devraient utiliser un ordinateur ?
Maxime : Je leur dirais de foncer. L’ordinateur, c’est pas un gadget, c’est un outil qui peut vraiment changer ta vie scolaire. Ça ne rendra pas tes difficultés invisibles, mais ça te permettra de compenser beaucoup de choses. Et si tu t’organises bien, tu seras même plus rapide que tes camarades sur certains points. Alors n’aie pas peur du regard des autres, et utilise tout ce qui est à ta disposition pour réussir.
DYSCLICK : En parlant d’accompagnement, tu as mentionné un point important sur les professeurs et les établissements. Peux-tu nous en dire plus ?
Maxime : Oui, c’est vrai. Certains professeurs n’ont pas suffisamment de connaissances sur les troubles DYS, et cela peut être source d’inquiétude pour les parents. Ils peuvent se sentir isolés, même s’ils ont le soutien des professionnels de santé. Par exemple, ma prof principale est responsable du PAP, et j’ai dû lui expliquer ce qu’était la DYS. Cela montre à quel point il est important d’améliorer la visibilité et la sensibilisation autour de la DYS dans les écoles, pour que les élèves soient mieux accompagnés et compris.
Et justement, aurais-tu un conseil à donner aux parents d’élèves DYS qui suivent le parcours de leurs enfants ?
Maxime : Oui, je pense que c’est vraiment important de ne pas mettre trop de pression sur les enfants. Parfois, les parents veulent des résultats parfaits, des notes incroyables, mais ça peut stresser l’enfant plus qu’autre chose. Tant que l’enfant est sérieux, qu’il fait de son mieux, c’est déjà le maximum qu’on peut lui demander. Il faut l’encourager, lui montrer qu’il fait du bon travail et surtout ne pas le stresser à cause des notes. L’essentiel, c’est le soutien et la motivation ! </Ajout>
Maxime incarne parfaitement l’idée que les technologies peuvent être de véritables alliées pour les élèves DYS. Son témoignage montre que, loin d’être un frein, l’ordinateur est un formidable levier pour compenser les difficultés liées aux troubles DYS et permet d’avancer plus sereinement dans son parcours scolaire. 😊
Vous êtes également élève DYS ou parent d’un enfant DYS et vous souhaitez partager votre expérience avec nous ? N’hésitez pas à me contacter, votre témoignage pourrait aider de nombreuses autres personnes à mieux comprendre et surmonter les défis du quotidien. Ensemble, partageons des solutions !
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