
Imaginez votre enfant DYS face à l’épreuve du Brevet : l’angoisse de la copie illisible, la fatigue d’une écriture lente… Heureusement, aujourd’hui il est possible de passer le Brevet sur ordinateur – que ce soit un PC portable ou une tablette iPad – à condition de s’y prendre à l’avance et de respecter certaines règles. Passer son examen sur un outil numérique peut grandement faciliter la vie d’un élève DYS en contournant ses difficultés d’écriture. Mais comment concrètement procéder ? Quels logiciels a-t-on le droit d’utiliser ou non ? Quelles sont les limites à connaître ? Et comment s’organiser techniquement le jour J sans stress ? Réponses et conseils pratiques dans cet article.
Pourquoi choisir l’ordinateur pour le Brevet pour un enfant DYS ?

Pour de nombreux élèves DYS, écrire un devoir long à la main relève du parcours du combattant. Prenons l’exemple de la dysgraphie : ce trouble de la motricité fine rend l’écriture manuelle pénible et peu lisible. Même en s’appliquant, ces élèves peinent à coucher leurs idées sur le papier dans le temps imparti. Utiliser un ordinateur permet de contourner et compenser cet obstacle en offrant un support de saisie plus rapide et lisible. On peut corriger une phrase sans raturer, réorganiser un paragraphe, bref se concentrer sur le contenu plutôt que sur la calligraphie.
De même, pour un élève dyspraxique ou dysorthographique, taper au clavier peut éviter bien des erreurs de recopie ou d’orthographe. Un ordinateur devient alors un allié indispensable, permettant d’accéder aux sujets et de produire des réponses avec moins de frustrations. PC ou iPad, peu importe la marque : tout fonctionne tant que l’élève est à l’aise avec son outil habituel. L’important est d’avoir un dispositif adapté à ses besoins pour qu’il puisse montrer ses connaissances sans être freiné par son trouble DYS.
Quelles démarches administratives pour obtenir cet aménagement ?

Passer le Brevet sur ordinateur n’est pas automatique : il faut en faire la demande officielle plusieurs mois à l’avance. Concrètement, dès la classe de 4ème, les parents (ou l’élève s’il est majeur) doivent constituer un dossier de demande d’aménagement d’épreuves education.gouv.fr. Cette demande se fait via un formulaire national spécifique au DNB (Diplôme National du Brevet). Elle doit être déposée avant la date limite d’inscription à l’examen, en général fin du 2 trimestre de 3ème (d’où l’importance d’anticiper dès la 4ème).
Pour monter le dossier, n’hésitez pas à solliciter le médecin scolaire ou le médecin désigné par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). En effet, un avis médical est requis : le médecin référent évaluera les besoins de votre enfant et préconisera les aménagements adaptés (par exemple l’usage d’un ordinateur, un tiers-temps supplémentaire, etc.). Joignez-y tous les documents utiles : bilans d’orthophonie ou d’ergothérapie, certificat médical récent, comptes-rendus du PAP ou PPS si votre enfant en bénéficie. Ces éléments aideront à justifier que son trouble impacte la passation de l’examen et qu’il a besoin d’un ordinateur pour être évalué équitablement defenseurdesdroits.fr.
👉 Astuce : Faites-vous aider par le/la coordonnateur·trice ULIS ou l’enseignant référent de l’établissement. Ils ont l’habitude des démarches et pourront vérifier que le dossier est complet. De plus, ne ratez pas les délais – un oubli d’inscription pourrait priver votre enfant de cet aménagement. Mieux vaut déposer le dossier tôt et vous assurer auprès du secrétariat du collège qu’il a bien été transmis.
Ordinateur ou iPad ? Les différences à connaître 💻📱
Beaucoup d’élèves DYS travaillent désormais sur tablette (par ex. l’iPad) en classe. Bonne nouvelle : les textes officiels autorisent aussi bien l’utilisation d’un ordinateur portable que d’une tablette pour les examens. En pratique, certaines académies acceptent que l’élève compose sur son propre matériel (PC ou iPad), avec ses applications habituelles, à condition que cela ait été explicitement listé et approuvé dans la décision d’aménagement. Autrement dit, si votre enfant est plus à l’aise sur iPad, il peut le garder, mais assurez-vous de mentionner cet outil dans la demande et d’obtenir le feu vert de l’autorité académique.
Techniquement, un PC classique offre souvent plus de facilité pour gérer les imprévus (connexion facile à une imprimante, port USB intégré, etc.). L’iPad, de son côté, a l’avantage de la légèreté et de l’autonomie, mais prévoyez éventuellement un clavier externe pour plus de confort de frappe durant l’épreuve. Dans les deux cas, toutes les fonctions de communication sans fil devront être désactivées (Wi-Fi, Bluetooth), afin que l’appareil soit isolé . Si un outil ne permet pas de couper ces communications, il sera interdit.
Par ailleurs, attendez-vous à ce que l’examinateur vérifie le contenu de l’appareil avant l’épreuve. Les consignes officielles prévoient que l’ordinateur ou la tablette soit vidé de tous les fichiers ou logiciels non nécessaires à l’examen. Votre enfant devra accepter cette vérification le jour J ou quelques jours avant; en cas de refus, il perdra le droit d’utiliser son matériel. Souvent une session d’examen suffit , vous devrez créer une session vide de tout document pour l’examen avec tous les logiciels autorisés .
Logiciels autorisés, logiciels interdits ⛔✅
Qu’aura-t-on le droit d’utiliser sur l’ordinateur pendant l’examen ? La règle générale est simple : uniquement les logiciels strictement nécessaires pour l’épreuve. En pratique, cela signifie souvent un logiciel de traitement de texte basique (type Word ou LibreOffice) pour écrire les réponses. Si un logiciel spécifique est indispensable (par exemple un logiciel de géométrie pour les figures de maths), il faut le mentionner à l’avance pour que le centre d’examen l’autorise et l’installe le cas échéant. Attention : certains logiciels régulièrement utilisés en classe peuvent être refusés aux examens si l’équipe pédagogique estime qu’ils donneraient un avantage contraire à l’objectif de l’épreuve. Par exemple, un logiciel qui trace automatiquement des graphes pourrait être interdit en maths si l’élève est censé démontrer sa capacité à le faire lui-même.
Un point crucial pour les élèves dyslexiques/dysorthographiques : le correcteur orthographique. Peut-on le laisser actif ? La circulaire est formelle : le correcteur d’orthographe est interdit pour les épreuves où l’orthographe fait partie des compétences évaluées, notamment la fameuse dictée du Brevet. Eh oui, pas de pitié, même sur ordinateur il faudra se relire « à l’ancienne » pour cette partie ! Si l’usage d’un correcteur est autorisé (par exemple pour d’autres épreuves écrites où seule la compréhension du contenu compte), ce sera précisé et ce sera pour l’ensemble des épreuves, pas juste au cas par cas. En clair, soit on l’interdit partout, soit on le permet partout – mais au Brevet, attendez-vous plutôt à la première option.
Et les logiciels d’aide type dictée vocale ou retour vocal ? Eux aussi peuvent être envisagés si le besoin est avéré. La décision d’aménagement peut mentionner l’autorisation d’un logiciel de reconnaissance vocale (pour dicter son texte à l’ordi) ou d’un logiciel à retour vocal (qui lit le texte à voix haute). Cependant, ces outils requièrent une vraie habitude d’utilisation. Ne les demandez que si votre enfant s’en sert déjà couramment en classe, sinon le jour J ce serait plus un handicap qu’une aide.
Récapitulatif des outils autorisés/interdits : Traitement de texte oui, mais sans triche (corrections auto désactivées). Logiciels pédagogiques spécifiques : oui si justifié et validé en amont. Internet, chat, dictionnaires électroniques non approuvés : non, non et non évidemment. Calculatrice sur ordi : en principe non, sauf si autorisée pour tous ou accord spécial (pour un dyscalculique, une calculatrice simple non programmable peut être autorisée même en épreuve normalement sans calculette). En cas de doute, renseignez-vous auprès du chef d’établissement ou du référent handicap académique qui pourra vous dire précisément ce qui est permis.
S’organiser techniquement le jour J 🔧

La veille de l’examen, on prépare le kit du parfait candidat DYS sur ordi : ordinateur/ tablette chargée à 100%, chargeur dans le sac (on n’est pas à l’abri d’une batterie capricieuse), éventuellement une souris si votre enfant la préfère au pavé tactile, et un clavier externe pour l’iPad si nécessaire. N’oubliez pas une clé USB vierge : il est fréquent qu’en fin d’épreuve, on demande à l’élève de sauvegarder son travail sur clé pour l’imprimer. D’ailleurs, certains centres font signer une copie imprimée au candidat avant qu’il ne quitte la salle (histoire de certifier que c’est bien son travail et qu’il n’y touchera plus). La clé USB servira aussi de solution de secours en cas de panne de l’ordi en cours de route : le surveillant pourra transférer le fichier et permettre une impression ou un changement de poste si possible.
Conseil : Faites un test à blanc à la maison quelques jours avant. Simulez une épreuve de Brevet (par exemple une rédaction de français de 2h) dans les conditions de l’examen : installez votre enfant seul à une table, sans accès internet, avec son ordinateur en mode « sécurisé » (coupez le Wi-Fi, désactivez les correcteurs automatiques). Voyez s’il sait enregistrer son fichier au bon format, sur une clé USB, etc. Ce genre de répétition générale permet de débusquer les petits problèmes techniques (le correcteur qui se rallume tout seul, la mise en page qui saute, le stress de ne pas trouver où est enregistré le fichier…). Mieux vaut les régler avant le grand jour.
Le jour J, arrivez en avance au centre d’examen. Signalez-vous auprès du chef de centre ou du surveillant référent pour les aménagements : ils vous indiqueront où votre enfant peut s’installer avec son matériel. Parfois, les candidats sur ordinateur sont regroupés dans une salle à part pour éviter les perturbations mutuelles (bruit du clavier, ou regards indiscrets de voisins curieux de l’écran…) – ce n’est pas plus mal. Si ce n’est pas le cas et que votre enfant se retrouve avec des camarades papier-crayon, prévoyez un paravent ou placez-le en fond de classe face au mur, afin qu’aucun petit malin ne puisse copier sur son écran. Cela a l’air anecdotique, mais une maman rapportait qu’un camarade avait tenté de recopier sur l’écran de son fils, ce qui avait refroidi certains profs quant à laisser faire les évals sur ordi l’année suivante. Autant prévenir ce risque.
Enfin, souvenez-vous que votre enfant a droit à cet aménagement, c’est dans la loi. Ne laissez personne le lui contester. La bienveillance est de mise : l’ordinateur n’est pas un privilège mais une compensation pour rétablir l’égalité des chances. Avec une bonne préparation et le soutien de l’équipe éducative, passer le Brevet sur PC ou iPad peut vraiment aider votre enfant DYS à donner le meilleur de lui-même, sans que la technique ne vienne parasiter ses efforts. Et qui sait, il pourra peut-être enfin relire ce qu’il a écrit sans s’arracher les cheveux… ce qui est déjà une petite victoire en soi ! 🎉
FAQ complète — Brevet sur ordinateur / iPad pour un élève DYS
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