10 jeux de société adaptés aux enfants dyslexiques/DYS

Temps de lecture : 10 minutes

Les longues soirées d’été en famille ou entre amis sont le moment parfait pour sortir les jeux de société. Rires, complicité et petits challenges bon enfant au programme… Mais quand un enfant est dyslexique ou dysorthographique, certaines parties peuvent vite tourner au cauchemar s’il doit lire des cartes à toute vitesse ou épeler des mots compliqués. Pas question cependant de le priver du plaisir du jeu ! Avec un peu d’ingéniosité dans le choix des jeux (et quelques adaptations si besoin), on peut constituer une ludothèque estivale 100% fun et DYS-friendly. Dans cet article, découvrez des jeux de société adaptés ou adaptables pour les enfants ayant des troubles de lecture/orthographe, afin qu’ils s’amusent autant que les autres et, pourquoi pas, consolident leurs acquis en douce. Préparez les citronnades et installez-vous sous la guirlande lumineuse : la partie peut commencer ! 🎲

Maintenant, passons à la ludothèque idéale ! Voici une sélection de jeux de société particulièrement adaptés aux enfants dyslexiques/dysorthographiques, parfaits pour les vacances :

Sélection de jeux adaptés pour dyslexiques/dysorthographiques

Tam Tam Safari ( 6 ans + ( CP-CE1) | 10€ ) Une collection de petits jeux de cartes créés spécialement pour les enfants DYS, ils se décline en plusieurs niveaux ( CP niveau 1 , Tam Tam Safari CE1 ) ou Par type ( Les mots en ien, ) Tam Tam Safari (et ses variantes Tam Tam Chrono, etc.) propose de retrouver des paires mot-image ou mot-mot avec des cartes très visuelles et un texte en grosse police adaptée. C’est un jeu rapide, format de poche, parfait à emmener en vacances. Les parties durent 10 minutes, et on révise la lecture de mots simples, les sons complexes, etc., selon le niveau choisi. Le côté “défi chronométré” peut être excitant, mais on peut jouer sans chrono pour enlever la pression.


Je joue et j’apprends les syllabes et les mots ( 5-10ans | 13€ )  : Un grand classique éducatif plébiscité par les orthophonistes. Ce jeu de loto (tirage de cartes) associe des syllabes pour former des mots. L’enfant doit écouter ou lire la syllabe et la retrouver sur son plateau pour compléter un mot. C’est très ludique et surtout excellent pour renforcer la conscience phonologique (entendre et manipuler les sons). En jouant, l’enfant s’entraîne à déchiffrer sans s’en rendre compte. Les parties sont courtes, on peut y jouer en solo ou à plusieurs. Idéal dès 5-6 ans et même au-delà pour consolider la lecture.


Memory des mots ( 3 – 8 ans | 20€ )  : Variante du Memory traditionnel, ici les paires ne sont pas deux images identiques mais un mot et une image correspondante. Par exemple, une carte « 🐱 chat » et une carte illustrée d’un chat. En retournant les cartes, l’enfant doit lire les mots et les associer aux bons dessins. Ce jeu fait travailler la mémoire visuelle des mots (orthographe) de manière amusante. On peut le fabriquer soi-même avec du carton et des images simples, ou en trouver dans le commerce avec différents niveaux de vocabulaire. Excellent pour enrichir le vocabulaire et l’orthographe d’usage, tout en jouant en famille.


Boggle ( 8+ | 10€ ) ou Scrabble Junior 6+ | 25€ )  : Les jeux de lettres classiques peuvent être intimidants pour un enfant dysorthographique, mais il existe des versions adaptées. Boggle Junior utilise des images et des lettres à assembler plutôt qu’une grille de lettres brute. Scrabble Junior propose un plateau avec des mots pré-imprimés à compléter, bien plus accessibles que de tout inventer. Avec ces versions, l’enfant participe pleinement et cela entraîne son orthographe en douceur. Vous pouvez aussi jouer au Scrabble classique en mode coopératif : au lieu de chacun pour soi, on forme des mots ensemble, on aide le joueur dyslexique à trouver un mot avec ses lettres en lui donnant des indices, etc. Le but devient collectif (atteindre un score global) – plus d’esprit d’équipe, moins de compétition.


Story Cubes ( 6+ | 11 € ) : Un jeu tout simple composé de dés illustrés de divers symboles. On lance 3, 6 ou 9 dés (selon l’âge) et il faut inventer une histoire en utilisant les images tombées. Ici, aucune lecture requise, tout passe par l’oral et l’imagination. C’est génial pour un enfant dyslexique, car on stimule son langage oral et sa créativité sans le confronter à l’écrit. Pour un enfant dysorthographique, c’est l’occasion de se concentrer sur la structure d’un récit sans penser à l’orthographe. On peut noter que raconter des histoires ainsi développe indirectement des compétences narratives utiles pour l’écrit plus tard. Et les fous rires sont garantis quand toute la famille participe pour créer la histoire la plus farfelue possible !


  • Dixit (et variantes) ( 8+ | 30€ )  : Dixit est un jeu de cartes aux magnifiques illustrations oniriques. Le principe : un joueur choisit une de ses cartes et dit un mot, une phrase ou une idée en lien avec l’image (sans la montrer aux autres). Les autres choisissent de leur main une carte qui pourrait correspondre à ce mot/phrase, puis on mélange et tout le monde vote pour retrouver la carte du conteur. Ce jeu mise sur l’imagination et l’interprétation. Pour un enfant dyslexique, l’avantage est qu’il n’y a pas de texte à lire, seulement des images et de l’oral. Attention toutefois : Dixit nécessite de pouvoir s’exprimer à l’oral de manière compréhensible et d’avoir une certaine aisance lexicale. Il est donc plutôt conseillé aux enfants dyslexiques qui, malgré leurs difficultés de lecture, ont une bonne verbalisation. Si votre enfant est plutôt timide ou dysphasique, il pourrait être mal à l’aise en tant que conteur. À vous de voir. Il existe des versions alternatives comme Dixit Kids ou Dixit Junior, ou encore Imagidés (sur le principe des Story Cubes avec des cartes). Dans tous les cas, c’est un jeu très visuel, coopératif dans l’esprit, qui fait appel à la créativité et où il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse évidente, donc pas de jugement.

Vocadingo (6-8ans | 15€ ) / CONJUDINGO ( 9 ans | 10 € ) / OrthoDingo CE2 8 ans | 10€ )  : Ces noms rigolos regroupent une série de petits jeux de cartes éducatifs conçus pour les DYS. Sonodingo travaille la conscience phonologique (sons), Sylladingo les syllabes et le vocabulaire, Vocadingo le lexique. Chaque jeu propose des règles de type “bataille” ou “familles” très simples, avec des parties de 5-10 minutes. Par exemple, dans Vocadingo, on doit soit faire deviner un mot, soit trouver un anagramme, soit placer un mot dans une phrase amusante. L’enfant peut jouer avec différents niveaux selon sa classe (CP, CE1, CE2…). Ces jeux sont extra pour renforcer du spécifique tout en jouant. On peut y jouer à deux (parent-enfant) ou plus. Ce sont clairement des jeux à visée pédagogique, mais présentés de manière suffisamment fun pour passer comme du jeu pur.

Jeux sans lecture mais malins : N’oublions pas que certains jeux qui n’impliquent aucune lecture peuvent malgré tout être super bénéfiques pour un enfant dyslexique, en entraînant d’autres fonctions cognitives utiles pour la lecture. Par exemple, Bazar Bizarre (jeu de réaction et de logique visuelle) est excellent pour exercer l’attention et la discrimination visuelle rapide, compétences importantes en lecture, sans lire un seul mot.

Dobble (recherche de symboles identiques) améliore la vitesse de traitement visuel. Qui est-ce ? (oui le fameux jeu de déduction avec des personnages) fait travailler la logique et l’expression orale (“est-ce qu’il a des lunettes ?”), et on peut personnaliser les fiches avec des mots simples si on veut ajouter de la lecture. Bref, tous les jeux qui font réfléchir, observer, mémoriser sont nos amis car ils renforcent des habiletés transversales dont les enfants DYS ont besoin en lecture/orthographe.

Pourquoi adapter les jeux pour les enfants dyslexiques/dysorthographiques ?
Les troubles « dys » qui affectent le langage écrit (dyslexie pour la lecture, dysorthographie pour l’orthographe) peuvent rendre certains jeux de société difficiles, voire frustrants. Pensez-y : un jeu qui nécessite de lire rapidement des cartes (style Time’s Up ou Taboo), de tenir des notes écrites, ou de décrypter des énigmes en texte serré peut mettre un enfant dyslexique en échec, même s’il est intelligent et stratège. Or, le but d’une soirée jeux est de s’amuser, pas de recréer la salle de classe ! Si l’enfant se sent à la traîne parce qu’il doit déchiffrer chaque mot, il risque de se décourager ou de refuser de jouer. Heureusement, aujourd’hui on trouve de plus en plus de jeux pensés pour être inclusifs, et il est aussi facile d’adapter des jeux classiques par de petites astuces. L’objectif est double : que l’enfant prenne du plaisir sans se sentir handicapé par sa dyslexie, et même qu’il puisse exercer ses compétences de lecture/orthographe de manière ludique. Car le jeu est un outil formidable pour progresser sans en avoir l’air : jouer, c’est apprendre ! Comme on dit, on retient mieux en rigolant. 😉

Astuces générales pour un jeu accessible
Voici quelques astuces valables pour n’importe quel jeu auquel vous jouez avec un enfant dyslexique/dysorthographique :

  • Adapter la règle si nécessaire : Ne soyez pas esclaves du livret de règles. L’important est que tout le monde s’amuse. Si une règle pose problème à votre enfant (par exemple, lire à haute voix une carte avec un texte long), changez-la ! Par exemple, dans un jeu où normalement chaque joueur lit sa carte indice, proposez qu’un adulte ou un autre enfant “officie” comme lecteur attitré. Ou laissez à l’enfant dyslexique plus de temps pour lire sans le limiter avec un sablier. Ces aménagements n’enlèvent rien à l’intérêt du jeu, ils le rendent juste plus équitable. Comme le conseille un article spécialisé, « les règles du jeu sont là pour guider la partie et peuvent être aménagées pour répondre aux besoins du jeune dys ». En gros, on triche un peu avec les règles pour ne pas mettre l’enfant en échec.
  • Privilégier les supports visuels : Les jeux avec des images, des pictogrammes, des couleurs plutôt que du texte seront naturellement plus confortables. Par exemple, un Memory avec des illustrations plutôt que des mots, un Dobble (qui utilise des symboles sur les cartes) ou Le Lynx (jeu d’observation d’images) sont parfaits – pas de lecture nécessaire, uniquement de la reconnaissance visuelle. De même, si vous avez un jeu de cartes avec du texte, voyez s’il existe une version illustrée ou symbolique. Il existe par exemple Timeline Kids (la version enfant de Timeline) où les cartes présentent des illustrations d’événements historiques plutôt que des phrases écrites, ce qui allège la lecture.
  • Utiliser des aides de lecture : Si l’enfant tient à lire lui-même, mettez à disposition ses outils habituels : la règle de lecture colorée ou marque-ligne s’il en utilise une pour suivre les phrases, les lunettes adaptées type Lexilens s’il en a, ou tout simplement veillez à ce que les cartes soient bien éclairées et imprimées assez gros. S’il bute sur un mot, soufflez-lui discrètement pour qu’il ne perde pas le fil du jeu. Rappelez aux autres joueurs (frères, sœurs…) de faire preuve de patience et de fair-play – ici on n’est pas en compétition féroce, on est là pour s’amuser ensemble.
  • Choisir le bon moment : Un enfant dyslexique lit avec beaucoup d’efforts mentaux ; s’il est déjà fatigué (après une grosse journée de plage par exemple), inutile de lancer un jeu qui demande de la lecture fine. Gardez les jeux plus « textuels » pour un moment où il est frais et dispo, et privilégiez les jeux plus légers visuellement quand il est fatigué. De plus, commencez par des parties courtes : mieux vaut enchaîner deux petits jeux de 15 minutes où il restera concentré et joyeux, qu’un seul jeu de 2 heures où il finira en saturation.

Instaurer une ambiance bienveillante
Au-delà du choix du jeu, l’élément crucial pour ces soirées d’été est de créer une atmosphère bienveillante et détendue autour de la table de jeu. Le but ultime est que votre enfant dyslexique/dysorthographique prenne confiance en lui en jouant. Pour cela :

  • Ne faites pas du jeu un test. Même si un jeu a un aspect pédagogique (deviner un mot, épeler…), ne le transformez pas en interrogation de classe. Si l’enfant se trompe, pas de “faute !” ou de soupir exaspéré – on reste dans l’esprit jeu. Pourquoi ne pas instaurer une règle maison : droit à l’erreur illimité, et même les erreurs peuvent faire gagner des points bonus pour l’originalité ! L’important est de dédramatiser.
  • Encouragez l’entraide. Si plusieurs enfants jouent (fratrie, cousins), expliquez-leur en début de partie qu’on est là pour s’amuser ensemble, pas pour “laminer” le petit frère dyslexique. Montrez l’exemple en aidant quand c’est nécessaire (chuchoter un mot qu’il n’arrive pas à lire par exemple, ni vu ni connu). On peut aussi choisir volontairement des jeux coopératifs où tout le monde gagne ou perd ensemble, ça évite le sentiment de compétition.
  • Mettez en avant ses forces. Les enfants DYS développent souvent d’autres atouts : imagination débordante, mémoire visuelle, pensée originale, humour… Choisissez des jeux où ces qualités pourront s’exprimer, et admirez-les ouvertement. « Waouh, tu as trouvé une histoire géniale avec les Story Cubes, j’aurais jamais pensé à ça ! » ou « Tu es super fort pour te souvenir où sont les images au Memory, tu nous as tous battus là-dessus ! ». Ce genre de compliments sincères fait briller leurs yeux. Enfin un domaine ludique où ils excellent et où les adultes peuvent même perdre face à eux – c’est très valorisant !

Conclusion
Les jeux de société peuvent réellement devenir un allié des enfants dyslexiques et dysorthographiques pendant les vacances. En choisissant bien vos jeux – ceux qui minimisent la lecture ou la rendent amusante – et en adaptant les règles au besoin, vous offrez à votre enfant des moments de joie partagée où il oubliera ses complexes. Mieux, il continuera de progresser en lecture/orthographe sans s’en apercevoir, simplement en jouant. L’été offre ce cadre détendu propice aux apprentissages informels : profitez-en pour l’entraîner à lire des cartes, à écrire des scores, à manipuler des lettres, mais toujours dans le plaisir du jeu. Chaque soirée jeux gagnée sans frustration est une petite victoire sur la dyslexie ! Alors installez-vous confortablement à l’ombre du parasol, sortez les cartes et les dés, et amusez-vous bien. Et n’oubliez pas la règle d’or : dans le jeu, comme dans la vie, on a tous le droit d’adapter un peu les règles pour que chacun ait sa chance. 😉

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