Les tablettes sont de plus en plus utilisées comme outils pédagogiques, notamment pour les élèves présentant des troubles DYS. Mais face aux différents modèles, comment choisir la tablette la mieux adaptée ? Faut-il opter pour une tablette Windows (souvent un PC portable convertible) ou un iPad d’Apple ? Ce comparatif fait le point sur l’ergonomie, les fonctionnalités intégrées, les applications de soutien scolaire disponibles et les accessoires utiles (clavier, souris, stylet, adaptateur…) pour chaque type de tablette. Objectif : trouver l’outil numérique qui facilitera le quotidien d’un enfant DYS dans ses apprentissages.
Tablette Windows ou iPad : deux approches différentes
Les tablettes PC Windows et les iPad (Apple) se distinguent par leur système d’exploitation et leur écosystème d’applications. Une tablette Windows est en réalité un PC fonctionnant sous Windows, souvent de type hybride (convertible en PC portable avec clavier détachable, comme le Microsoft Surface, Lenovo Yoga, etc.). L’iPad, lui, utilise iPadOS (dérivé d’iOS) et se présente plutôt comme un appareil mobile optimisé pour la simplicité d’usage, avec un éventail énorme d’applis sur l’App Store.
Du point de vue ergonomie : une tablette Windows reprend l’interface PC, avec un Bureau, un système de fichiers, et la possibilité d’installer n’importe quel logiciel Windows. Elle peut être utilisée en mode tactile, mais aussi avec clavier et souris comme un ordinateur classique. L’iPad offre une interface tactile épurée, pensée pour être utilisée sans souris (même si la compatibilité souris/clavier existe désormais). Pour un enfant dyspraxique, par exemple, la facilité du tout-tactile sur iPad peut être un plus, car manipuler une souris ou un trackpad demande une coordination fine. Un iPad est souvent jugé plus maniable qu’un ordinateur : on touche directement l’écran pour interagir, ce qui est intuitif pour les plus jeunes. En revanche, un enfant habitué à Windows et aux structures de dossiers pourrait préférer l’environnement Windows qui lui est familier (par exemple s’il a déjà un PC à la maison).
Poids et portabilité : c’est un critère majeur pour nos élèves DYS. Les iPad ont la réputation d’être légers et compacts : un modèle standard ~10 pouces pèse environ 480 g. Les tablettes Windows ont des poids variables : une Surface Pro (~770 g sans clavier) est plus lourde, mais il existe aussi des modèles 10 pouces autour de 600 g. Globalement, l’iPad l’emporte sur la finesse et la légèreté. Pour un enfant qui doit transporter son matériel toute la journée, chaque gramme compte. Par ailleurs, on trouve sur le marché des PC portables convertibles de plus en plus fins : certains PC 2-en-1 concurrencent l’iPad en mobilité.
Solidité : les tablettes, surtout fines, sont plus fragiles que les PC classiques. Un élève qui chahute son sac risque moins d’endommager un portable robuste qu’une tablette fine. Cela dit, de bonnes housses antichoc existent pour iPad comme pour tablettes Windows, afin d’amortir les chutes. Certains PC disposent de châssis renforcés ou de protections d’écran en verre épais.
Logiciels et applications : qui a l’avantage ?
Du côté des applications disponibles, l’écosystème Apple est très riche en apps éducatives et d’assistance pour DYS. Sur l’App Store, on trouve par exemple des logiciels de lecture vocale, de reconnaissance vocale, de rééducation, etc., souvent en exclusivité ou en meilleure qualité que sur Android. Microsoft propose aussi ses applications phares sur iPad (OneNote, Word…), ce qui garantit la compatibilité des documents entre iPad et PC. En outre, Apple intègre d’emblée dans l’iPad des fonctions d’accessibilité puissantes : la synthèse vocale (Lecture d’écran), la dictée vocale et le contrôle vocal sont inclus gratuitement et utilisables dans n’importe quelle app . Pour un enfant dyslexique ou dysphasique, c’est un atout : il peut faire lire un texte à voix haute ou dicter une réponse facilement sur un iPad.
Sur une tablette Windows, les outils d’accessibilité existent (Windows 11 inclut un Narrateur, la dictée vocale en français, les paramètres de contraste, etc.), mais ils sont parfois moins “prêts à l’emploi” que sur iPad. En contrepartie, Windows permet d’installer des logiciels spécialisés très pointus qui n’existent pas sur iPad : par exemple Dys-Vocal pour aider à la lecture/écriture, ou Antidote (correcteur orthographique grammatical avancé) . Ces programmes incontournables pour certains enfants ne tournent que sous Windows. Donc, si l’élève a besoin d’un outil spécifique recommandé par un professionnel et uniquement disponible sur PC, la tablette Windows s’impose. À noter que certaines applications équivalentes existent sur iPad : par exemple, au lieu d’Antidote, on utilisera le correcteur grammatical de Word en ligne ou des apps d’orthographe; pour Dragon, l’iPad a une dictée intégrée correcte, etc. Mais le choix de logiciels ultra-spécifiques reste à l’avantage de Windows.
Applications scolaires courantes : Pour la prise de notes, un iPad brille via des apps comme Notability ou GoodNotes, très appréciées pour combiner saisie au clavier, écriture au stylet et enregistrement audio synchronisé. Notability, par exemple, permet de structurer les cours dans des intercalaires de couleur comme un classeur numérique, d’y insérer des photos (ex : capture du tableau) et d’annoter facilement. Sur Windows, l’équivalent serait OneNote – puissant aussi, mais certains trouvent l’interface plus complexe. En mathématiques, Apple propose GeoGebra, GeometryPad sur iPad ; Windows peut faire tourner la suite Geogebra / MathGrah32js également, ou des logiciels de géométrie dynamique.
Android vs iPadOS : Quid des tablettes Android ? Selon plusieurs spécialistes, “une tablette Android ne peut être envisagée” pour un enfant DYS car elle n’offre pas l’accès à certaines applications utiles disponibles sur iPad. Ce jugement reflète l’écart d’écosystème : beaucoup d’applis d’aide aux DYS sont développées d’abord pour iPad (marché éducatif privilégié, matériel homogène). Android a certes des applis, mais souvent moins optimisées ou traduites. Ainsi, Planifier Scolaire n’existe que sur iOS, La Dictée Montessori ou d’autres apps ludiques aussi. Donc, sauf budget très contraint, on oriente généralement les familles vers un iPad plutôt qu’une tablette Android si le choix est “tablette tactile”.
Connectique, compatibilité et évolutivité
Connectique (ports, accessoires) : les iPad récents (Air, Pro, et même l’iPad 10) sont passés à l’USB-C, ce qui permet de brancher assez facilement des accessoires via un adaptateur : clé USB, disque dur, sortie HDMI, etc. Sur une tablette Windows, en général il y a au moins un port USB-A ou USB-C standard, parfois un port HDMI ou un lecteur de carte microSD. Cela donne plus de flexibilité sans adaptateur. Si par exemple l’élève doit brancher directement une clé USB donnée par le prof, un PC le fait immédiatement, l’iPad nécessite un petit adaptateur (et dans certains cas, la gestion des fichiers sur iPad est moins triviale pour un enfant que le glisser-déposer sur Windows).
Compatibilité des formats : un des freins imaginés à l’iPad est “Est-ce qu’il pourra ouvrir mes fichiers Word/PDF du collège ?”. La réponse est oui : l’iPad possède les apps Pages/Keynote/Numbers et Microsoft a rendu disponible Word, Excel, PowerPoint sur iPadOS. On peut donc lire, modifier et renvoyer des documents Word ou PDF depuis un iPad sans souci. De plus, l’iPad permet d’exporter dans le format souhaité si besoin (ex : enregistrer un devoir au format .docx pour le prof). De ce côté, plus de problèmes de compatibilité à craindre. Sous Windows, par contre, tout est naturellement compatible avec les fichiers de l’école, mais attention aux versions : un PC trop basique (ex : Windows S mode ou un Chromebook) pourrait ne pas permettre l’installation de logiciels traditionnels. À ce sujet, évitez les Chromebooks pour un enfant DYS. Les Chromebooks, limités aux applications web, ne pourront pas faire tourner un programme comme Dys-Vocal ou même la suite Office hors connexion, ce qui handicaperait l’élève.
Autonomie et endurance : la batterie est cruciale. Un iPad offre typiquement 10 heures d’utilisation web/vidéo. En usage scolaire (prises de notes, audio, wifi), on obtient facilement une journée de cours. Les tablettes Windows ont des autonomies très variables : certains petits modèles tiennent 8-10h, d’autres plus puissants à peine 5-6h. Il est indispensable de vérifier ce point : “la batterie peut varier énormément (3 à 10 heures) et il ne sera pas toujours possible de recharger en classe”. Donc, privilégiez un appareil donné pour au moins 8 heures réelles. L’iPad est souvent gagnant en autonomie, grâce à l’efficacité d’iPadOS sur processeur mobile. Un PC/tablette sous Windows aura plus de mal s’il embarque un processeur gourmand (Core i7, etc.).
Maintenance et simplicité : l’iPad est apprécié pour son côté “ça marche tout de suite”. Pas de drivers à installer, pas de virus (on peut quasiment se passer d’antivirus sur iPad), les mises à jour se font automatiquement sans trop déranger. Sur Windows, il faudra gérer Windows Update, un antivirus, et plus de paramètres techniques – ce qui peut être une charge pour la famille. Si les parents sont peu technophiles, l’iPad demande en général moins d’interventions techniques. À l’inverse, s’ils s’y connaissent, un PC Windows peut être configuré plus finement (on peut y installer un outil de contrôle parental, un script pour sauvegarder tel dossier, etc.).
Accessoires indispensables pour Les Tablettes / Ipad
Que vous choisissiez Windows ou iPad, certains accessoires sont vivement recommandés pour un enfant DYS afin d’améliorer l’ergonomie :
- Clavier externe : Indispensable pour les dyspraxiques ou dysgraphiques afin de pouvoir taper les textes. Sur une tablette Windows hybride, le clavier est souvent fourni ou inclus (cas des PC 2-en-1). Sur iPad, il faudra ajouter un clavier Bluetooth ou un clavier Apple (Smart Keyboard, Magic Keyboard Folio – 250€). Il existe des claviers tiers pour iPad robustes, souvent préférables aux très coûteux claviers Apple pour un usage scolaire comme le Logitech Slim Folio . Un clavier aide l’enfant à ne pas toujours utiliser le clavier virtuel, ce qui est plus confortable pour de longs écrits. Assurez-vous que le clavier a des touches bien espacées et éventuellement des autocollants de couleurs (certains marquent les doigts ou les lignes, utile pour les apprentis dactylo DYS).

Stylet : Le stylet numérique est un atout énorme notamment pour les dysgraphiques ou dyspraxiques. Pourquoi ? Parce qu’il permet de dessiner ou écrire à la main sur l’écran avec plus de facilité (pas besoin de gérer la pression comme avec un stylo, l’écran capte même un tracé maladroit) et surtout d’effacer proprement. Sur iPad, l’Apple Pencil ( 80€ ) est la référence : ultra précis, il offre un ressenti naturel et aide pour les schémas, les annotations de PDF, etc. Il existe des Stylet tiers pour iPad , souvent préférables aux coûteux Stylet Apple pour un usage scolaire comme le Logitech Crayon Stylet ( 60€ ) . Sur Windows, on peut utiliser un stylet compatible (Surface Pen par ex.) sur les modèles d’écran tactile actif. Le stylet aide aussi pour la géométrie ou les mind maps, ou simplement pour surligner du texte sans avoir à sélectionner à la souris. De plus, écrire du texte manuscrit sur iPad puis le convertir en texte dactylographié est possible grâce à la fonction Scribble et la reconnaissance d’écriture.
- Souris (ou trackpad) : Si la tablette est utilisée en mode ordinateur (notamment Windows), une petite souris peut aider un enfant dyspraxique à viser plus facilement qu’avec le doigt lorsqu’il faut pointer de petits éléments. Sur iPad, l’usage d’une souris est optionnel car tout est tactile, mais iPadOS autorise les souris Bluetooth depuis iOS 13 et cela peut servir dans certains cas (navigation fine dans du texte, interface d’une app non optimisée tactile…). Certains claviers pour iPad incluent un trackpad.
- Support ou housse avec support : Travailler à plat n’est pas ergonomique. On conseille d’avoir un support inclinable pour la tablette, ou une housse faisant office de stand, afin de poser l’écran à un angle de ~45°. Ainsi, l’enfant garde une meilleure posture (utile pour les DYS souvent fatigués musculairement) et voit mieux l’écran. Les claviers étui d’Apple (Magic Keyboard) intègrent un support parfait, mais on peut aussi acheter un support métallique réglable universel.
- Clé USB-C : Une clé USB de taille moyenne (16 ou 32 Go) est vite indispensable pour un élève DYS qui utilise beaucoup de ressources numériques. Par exemple, pour ranger des copies numériques, des cahiers de brouillon photo-scannés, des livres audio ou des travaux numériques à retravailler à la maison.la clé USB est très pratique si l’élève doit travailler sur plusieurs ordinateurs : à la maison, à l’école…”. Idéalement, choisissez une clé colorée ou avec un porte-clé repérable pour l’enfant (avec son nom écrit dessus). On peut également évoquer l’usage d’une clé multiprise USB-C/USB-A 32Gb pour connecter facilement à divers appareils ( téléphone / PC ) .
Windows ou iPad : comment trancher pour son enfant ?
Après avoir comparé, il ressort que l’iPad est un excellent choix si vous recherchez la simplicité, la légèreté et l’accès à de nombreuses applications éducatives et de compensation. Il est particulièrement recommandé pour les enfants en primaire ou collège qui ont besoin d’un outil facile à prendre en main, avec du tactile, de la reconnaissance vocale native et peu de maintenance. D’ailleurs, de plus en plus de pays autorisent officiellement les tablettes aux examens, y compris en France récemment, signe que l’iPad s’impose comme un outil scolaire crédible. Pour un enfant dyspraxique ou très jeune, l’iPad a souvent un temps d’apprentissage plus court, car l’univers des écrans tactiles leur est familier depuis tout petits.
Cependant, un PC/tablette Windows peut être le bon choix dans certains cas précis : si l’enfant est au lycée ou formation supérieure et qu’il a besoin de logiciels précis (ex : programmes de géométrie avancée, éditeurs spécifiques pour dysorthographie, etc.), la plateforme Windows offre cette polyvalence logicielle. Un PC convertible reste aussi plus proche de l’environnement informatique général qu’il retrouvera plus tard (utile pour se former à des outils pro). Il ne faut pas oublier la question du budget : on peut trouver des tablettes Windows correctes à partir de ~400€, alors qu’un iPad avec clavier et Pencil revient souvent plus cher. Il existe certes l’iPad d’entrée de gamme moins cher, mais dès qu’on ajoute les accessoires Apple le prix grimpe. Par contre, la durée de vie logicielle d’un iPad (mise à jour iPadOS ~5 ans) est très bonne, et en occasion on trouve des iPad récents abordables.
En résumé : pour un jeune collégien DYS qui débute dans l’outil numérique, l’iPad est fréquemment recommandé pour sa fiabilité et son écosystème d’applis adaptées. Pour un lycéen ou un profil ayant besoin de “vrai ordinateur”, une tablette Windows convertible type Surface Pro ou équivalent offre le meilleur des deux mondes (mode tablette + compatibilité 100% PC) – sans oublier d’y adjoindre un scanner portable dans le sac car Windows n’a pas d’appareil photo intégré d’office !. Chaque enfant est unique : l’idéal est de tester si possible l’appareil en conditions réelles. Dans l’idéal, empruntez un iPad ou un PC convertible quelques jours pour voir avec lequel l’enfant est le plus à l’aise, le plus autonome. Le bon choix sera celui qui le motive et le soulage le plus dans ses efforts d’apprentissage.