Élever un enfant DYS : un marathon quotidien
Ah, la vie de parent d’un enfant DYS… Ce n’est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt une course d’obstacles avec des dossiers à remplir, des rendez-vous à planifier, et parfois le petit sentiment d’être devenu secrétaire médicale à plein temps. Et si en plus de ça, les frais ne sont pas remboursés… c’est le pompon ! Heureusement, il existe un dispositif parfois méconnu : l’AEEH, l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé, versée par la CAF.
En quoi consiste l’AEEH ?
L’AEEH est une aide mensuelle destinée aux familles dont l’enfant présente un handicap reconnu. Elle a été créée pour compenser les répercussions économiques de cette situation : trajets vers les professionnels de santé, matériels d’adaptation, éventuelle réduction du temps de travail d’un parent, etc.
Dans le cas de la dyslexie – trouble reconnu comme un handicap depuis la loi de 2005 – il est tout à fait possible d’en bénéficier, sous certaines conditions… et c’est là que ça se complique un peu.
Condition n°1 : reconnaissance du handicap
Pour ouvrir les droits à l’AEEH, il faut que votre enfant soit reconnu en situation de handicap par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Cela passe par un dossier complet, à fournir via le formulaire CERFA 15692*01.
Ce dossier est évalué par une équipe médico-sociale, qui émet un avis sur les besoins de l’enfant. C’est ensuite la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) qui tranche sur l’attribution – ou pas – de l’aide.
La question du taux d’incapacité
C’est peut-être l’aspect le plus flou pour beaucoup de familles. Pour bénéficier de l’AEEH, il faut que l’enfant présente un taux d’incapacité supérieur à 50 %. Ce seuil peut sembler élevé, mais il prend aussi en compte l’impact global du trouble sur la vie quotidienne : autonomie, scolarité, besoin d’accompagnement…
Un exemple concret ? Ma fille, Zoé, a une dyslexie sévère avec dyspraxie associée. L’accompagnement est constant : séances hebdomadaires d’orthophonie, matériel informatique spécialisé pour les devoirs… Grâce à un bon suivi et un dossier monté avec soin, sa reconnaissance à +50 % a permis de débloquer l’AEEH. 💪
Montant de l’AEEH : combien pour quoi ?
Le montant de base de l’AEEH est de 135,13 € par mois (tarif 2022). Mais ce n’est pas tout ! En fonction de la situation familiale, cette base peut être complétée par un des six niveaux de compléments AEEH, établis selon plusieurs critères :
- Temps d’accompagnement ou d’aide humaine
- Frais engagés pour le handicap (matériel, rééducation…)
- Réduction ou arrêt d’activité professionnelle d’un parent
- Situation de parent isolé (une majoration spécifique s’applique)
Le complément peut aller de 101,35 € jusqu’à 1 146,69 € selon les cas. Oui, ça fait une sacrée différence sur le budget mensuel !
À noter : l’AEEH est versée jusqu’aux 20 ans de votre enfant, sous réserve qu’il ne dépasse pas un certain seuil de revenus (<55 % du SMIC), et selon la durée de validité de l’allocation (2 à 5 ans selon le taux d’incapacité).
Et après l’attribution ?
Si la réponse est positive (youpi !), l’allocation est versée directement par la CAF. En parallèle, la MDPH peut recommander d’autres accompagnements :
- Un suivi dans un établissement ou service médico-social
- Des aménagements de la scolarité (PPS, AESH…)
- Des soins ou rééducations adaptés
Ces dispositifs vous seront présentés dans le plan personnalisé établi par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH.
Conseils pour bien monter votre dossier
On ne va pas se mentir, le dossier MDPH peut faire peur. Papier, justificatifs, bilans… Une montagne d’admin. Voici quelques astuces qui m’ont aidée :
- Regroupez tous les bilans officiels (orthophoniste, ergothérapeute, neuropsy…)
- Décrivez avec précision le quotidien de votre enfant (difficultés le matin, pour les devoirs, pour écrire…)
- N’hésitez pas à valoriser la charge parentale : déplacements, organisation, impact sur votre emploi
- Faites-vous aider par une assistante sociale de la mairie ou d’un établissement scolaire
Faire reconnaître le handicap de son enfant n’est pas une étape facile, mais elle peut offrir un vrai souffle à toute la famille. Et ça, ça n’a pas de prix (ou plutôt, si, 135,13 € minimum mensuel !).
Et vous, où en est votre demande ?
L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé est parfois lue comme une ligne obscure sur le site de la CAF, mais elle peut représenter un soutien précieux, tant moral que financier, pour les familles confrontées jour après jour aux défis des troubles DYS.
Et vous, vous avez déjà fait une demande à la MDPH ? Vous en êtes où ? Vous avez galéré à remplir le formulaire comme moi la première fois (true story) ? Partagez votre expérience en commentaire ou écrivez-nous pour être accompagné.
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