Aider un enfant DYS à lire : livres adaptés et astuces

Temps de lecture : 6 minutes

Apprendre à lire quand on est dyslexique (ou qu’on a un profil DYS) n’est pas un sprint, c’est une rando avec des pauses, des points de vue, et parfois des détours qui valent le coup. Le but n’est pas d’avaler des pages à toute vitesse, mais de construire une relation sereine au texte : comprendre, ressentir, rire, résoudre, choisir. Bref, accrocher l’envie.

Ce guide rassemble des astuces concrètes, une méthode douce et une sélection de livres « qui donnent envie » — humour, animaux, enquêtes, formats adaptés. Tous les liens ci-dessous sont affiliés : ils ne changent pas le prix, mais aident DYSCLICK à continuer à produire des ressources utiles.

avant le livre : poser un terrain accueillant

  • Des séances courtes et régulières : 10–15 minutes, tous les jours si possible. La constance nourrit la confiance.
  • Un objectif minuscule mais clair : “aujourd’hui, on lit une page et on repère trois mots rigolos”, ou “on lit le dialogue du personnage principal”.
  • Le choix appartient à l’enfant : deux ou trois propositions, il tranche. Le sentiment de contrôle réduit la charge.
  • Lire à deux voix : vous lisez une phrase, l’enfant lit la suivante. On alterne. C’est sécurisant, et ça maintient le sens du récit.
  • Autoriser l’audio : l’enfant écoute un passage pendant qu’il suit le texte du doigt (ou avec une règle de lecture). C’est de la lecture, oui.
  • Matériel “confort” : police lisible, interlignage aéré, règle de lecture ou guide-ligne, papier mat ou écran sans reflets. Tout compte.

comment choisir un livre adapté quand on est dys

Cherchez des textes :

  • aérés (phrases courtes, marges généreuses, peu d’alinéas serrés),
  • prévisibles (histoires linéaires, univers connus : école, animaux, camping…),
  • motivant (humour, mystère, mini-défis à l’intérieur du récit),
  • avec repères visuels (illustrations qui soutiennent le sens, pas qui l’encombrent).

Signaux qui aident : collections « spécial DYS », pages crème plutôt que blanches, syllabation ou mise en couleur, lexique en fin d’ouvrage, et taille de police confortable.

sélection de livres « lecture fun » et adaptés

l’humour qui dédramatise avec apili

Apili : Apprendre à lire grâce à l’humour !
Des textes courts, des situations cocasses, une progression pensée pour débuter sans se décourager. Idéal quand l’enfant associe « lecture » et « tension ».

Apili : 24 textes humoristiques et progressifs
Même esprit, avec des paliers bien marqués. On peut piocher selon l’énergie du jour. Utilisez-les en lecture à deux voix : vous jouez un personnage, l’enfant l’autre.

Astuce “apili” : préparer à l’avance 4 mots “pièges” de l’histoire, les surligner en couleur, les “pré-lire” avec l’enfant avant de commencer. L’effet “déjà vu” réduit l’effort de décodage pendant le récit.

premières lectures avec des animaux (univers rassurant)

1ères lectures Une saison au Zoo – Tout roux, tout doux !
Vocabulaire concret, situations quotidiennes, beaucoup d’indices visuels. Parfait pour enchaîner des petites victoires.

1ères lectures Une saison au Zoo – Ouistitis et compagnie
Même recette gagnante, avec un humour léger. Demandez à l’enfant d’anticiper : “À ton avis, que va faire le ouistiti ?” L’anticipation soutient la compréhension.

Jeu minute : “bingo animaux” — avant la lecture, on liste 5 mots cibles (queue, museau, roux, sauter, gratter). Chaque mot repéré = un point, 5 points = danse de la victoire de 10 secondes. Oui, la danse est obligatoire.

pour les curieux qui aiment résoudre

Énigmes à tous les étages, T.1 : Le casse de la chambre forte
Chaque page est une petite enquête. On peut lire en équipe, chercher des indices visuels et textuels. L’enfant devient détective, pas “lecteur à évaluer”.

Qui est le coupable ? À l’école
Format “question-indice-solution” très addictif. L’enfant lit le minimum nécessaire pour comprendre l’énigme, puis savoure le déclic.

Enquêtes en vacances – Du CP au CE1
Idéal pendant les trajets ou les temps calmes. On en lit une, pas tout le livre. Le côté “mini-mission” motive bien les profils DYS.

Technique “loupe de sens” : on cherche d’abord l’objectif de l’énigme (que faut-il prouver ?), on repère 3 mots-indices, et seulement après, on lit le texte. Le sens guide le décodage, pas l’inverse.

collections pensées “spécial dys”

Sami et Julie – Spécial DYS : Sami et Julie au camping
Typo lisible, interlignage généreux, chapitres courts. On retrouve des personnages familiers, ce qui réduit la charge cognitive.

Ma lecture facile DYS CE1–CE2 : Léa la fée
Mise en page soignée, vocabulaire accessible, univers magique très porteur pour “accrocher” les lecteurs réticents.

Rituel “je choisis ma mission” : au début, l’enfant choisit un type de défi pour le chapitre (lire tous les dialogues, repérer 5 mots avec “ou”, résumer en 10 mots). La mission donne un but clair et limite la pression.

booster la compréhension sans alourdir

  • Le doigt (ou la règle) suit le texte. Ce n’est pas une béquille : c’est un rail de train.
  • Les images servent le sens. On décrit brièvement l’image avant de lire : “que vois-tu ? à quoi t’attends-tu ?”
  • Les pauses sont permises. On s’arrête pour respirer, boire un verre d’eau, bouger. Le cerveau lit mieux quand le corps est d’accord.
  • Le droit de relire. Relire n’est pas “échouer”, c’est stabiliser.

outils numériques qui aident (sans remplacer le papier)

  • Synthèse vocale : faire lire un passage à voix claire pendant que l’enfant suit le texte des yeux ; on relit ensuite certains mots à deux.
  • Réglages “confort” sur liseuse/tablette : taille de police, interlignes, marges, fond légèrement crème.
  • Enregistrement rapide : l’enfant lit 30 secondes, on réécoute ensemble, on relève une seule réussite par écoute (prononciation d’un son, fluidité d’une phrase). Une seule : mieux vaut précis que bavard.

et l’école dans tout ça ?

Parlez à l’enseignant et, si l’enfant est suivi, à l’orthophoniste : quel type de textes travaille-t-on ? quels sons sont fragiles en ce moment ? Vous pourrez choisir, dans la sélection, les passages qui renforcent ces points. Glissez aussi un marque-page “ma mission de lecture” dans le cahier : on peut coordonner maison/école avec trois cases à cocher (lu à deux voix / écouté en audio / lu seul).

transformer la lecture en moment de lien

Un thé, un plaid, un animal en peluche promu “inspecteur des mots”, quelques rituels : c’est fou ce qu’un contexte peut rendre la lecture moins intimidante. Les profils DYS ont besoin de sens, de repères, de plaisir. L’humour d’Apili, les animaux familiers, la petite montée d’adrénaline des enquêtes… Autant de portes d’entrée légitimes.

Et si l’enfant accroche à un seul titre pendant des semaines, tant mieux. La relecture crée de la maîtrise. La maîtrise crée l’envie. L’envie crée le lecteur.

Partagez :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut