Essayez ce simulateur : voyez le texte bouger, les lettres se mélanger et sentez la concentration qu’il faut pour lire. Ce n’est pas une blague ni un gadget — c’est un aperçu de la charge cognitive quotidienne pour beaucoup. Le simulateur se trouve tout de suite ci-dessous — activez-le, puis lisez la suite.
Plongez dedans, puis revenez lire
Vous l’avez testé ? Prenez une seconde pour respirer. Ce que vous venez de ressentir — fatigue visuelle, lenteur, nécessité d’une concentration maximale — est une trace de l’expérience de lecture pour un grand nombre de personnes dyslexiques. Mais attention : la dyslexie ne se réduit pas à ces « lettres qui dansent ». C’est un trouble d’apprentissage aux multiples visages — phonologique, visuo-attentionnel, moteur — et les perceptions varient beaucoup d’une personne à l’autre.
Ce que le simulateur cherche à montrer
Le simulateur reproduit des phénomènes souvent rapportés par des personnes dyslexiques :
- des lettres qui semblent se déplacer ou se chevaucher ;
- un empan de lecture réduit (on voit moins de caractères autour du point de fixation) ;
- retours en arrière oculaires fréquents (rétros-saccades) ;
- regroupements ou « crowding » qui brouillent la segmentation des mots.
Ces effets donnent une idée de la charge cognitive : lire devient une série d’efforts conscients pour identifier chaque lettre, la convertir en son, assembler les sons en mot, puis comprendre. Pour beaucoup, c’est épuisant.
Ce que la science en dit
La dyslexie touche le traitement phonologique et parfois des composantes visuo-attentionnelles. Des études montrent que des aménagements simples — augmentation de l’espacement des lettres, choix d’une police lisible, interligne plus large — améliorent la fluidité et réduisent les erreurs. Le simulateur n’est pas une preuve clinique mais un outil de sensibilisation : il aide à percevoir pourquoi certains aménagements ne sont pas « optionnels », mais bien utiles pour apprendre et travailler.
Conseils concrets pour rendre un texte plus lisible
Voici des adaptations éprouvées (et simples) à appliquer aux documents scolaires ou professionnels :
- Aérer les lignes : interligne 1,5 ou 2 aide à suivre la ligne.
- Espacer légèrement les lettres (tracking) : facilite la reconnaissance des graphèmes.
- Police simple et régulière : éviter les fontes cursives ou décoratives ; privilégier des polices sans empattement lisibles.
- Éviter le texte justifié : le drapeau gauche facilite le repérage des débuts de ligne.
- Fractionner la quantité d’écrit : consignes courtes, QCM, ou dictée à trous.
- Recours systématique à la synthèse vocale : un lecteur audio enlève la charge du décodage et améliore la compréhension.
- Temps supplémentaire aux évaluations : la lenteur n’est pas paresse, c’est contrainte cognitive.
Pour en savoir plus : guide-pour-adapter-vos-documents-aux-dyslexiques
Outils numériques recommandés
- Extensions et simulateurs d’accessibilité pour sensibilisation (utile en formation).
- Logiciels et apps qui modifient espacement et police (basés sur recommandations de chercheurs).
- Synthèse vocale et reconnaissance vocale pour produire et consommer l’écrit.
Pour en savoir plus : Top 10 Outils pour Adapter les Textes DYSlexiques
Remarques éthiques et pédagogiques
Les simulateurs sont puissants pour sensibiliser, mais ils ne remplacent pas un bilan orthophonique ni des évaluations professionnelles. Les symptômes varient fortement : certaines personnes dyslexiques lisaient sans « lettres dansantes » mais restent tout autant en difficulté à cause du décodage phonologique.
Appel à l’action (engagement)
Partagez ce simulateur en formation ou en conseil de classe. Mettez-le devant des enseignants et demandez : « Et maintenant, comment on ajuste la classe ? » Sensibiliser, c’est déjà réparer une injustice silencieuse.
Partagez :
Ce que voit un dyslexique : essayez le simulateur
CV élève DYS : modèle et méthode claire
