
La phrase qui suit pourrait surprendre : jouer, ce n’est pas seulement s’amuser — c’est aussi entraîner le cerveau. Quand on parle de remédiation cognitive par le jeu, on parle d’utiliser des activités ludiques pour renforcer des compétences comme l’attention, la mémoire de travail, la planification ou la flexibilité mentale. Et bonne nouvelle : ça marche pour tout le monde — enfants, ados, adultes .
Pourquoi les jeux boostent le cerveau
Les jeux impliquent des contraintes (règles), des défis et un retour immédiat (je gagne / j’apprends). Ces trois ingrédients stimulent la motivation et permettent au cerveau de répéter des stratégies utiles sans l’étiquette « exercice scolaire ». Plusieurs compétences cognitives s’entraînent naturellement en jouant :
- Attention sélective et vitesse de traitement (je repère le bon symbole, la bonne carte).
- Mémoire de travail (je retiens une suite, un plan).
- Inhibition et contrôle (je m’abstiens d’agir quand la règle change).
- Planification et organisation (j’anticipe mes coups).
- Flexibilité cognitive (je change de stratégie si ça ne marche pas).
Ces compétences sont transversales : elles servent à la classe, à la maison, dans le travail ou pour gérer la vie quotidienne (préparer un sac, suivre une procédure, résoudre un problème).
Quels types de jeux fonctionnent (et pourquoi)
Tu n’as pas besoin d’un matériel médical. Voici des familles de jeux efficaces, et ce qu’ils entraînent :
- Jeux d’observation et de rapidité (Dobble, Bazar Bizarre, Simon) → vitesse de traitement visuel, attention soutenue.
- Jeux de mémoire (Memory, variantes de cartes séquentielles) → mémoire de travail et renforcement des traces mnésiques.
- Casse-têtes logiques et puzzles (puzzles, certains SmartGames type Camelot Jr) → planification, raisonnement spatial.
- Jeux de stratégie sans texte (Qui est-ce? adapté, jeux d’alignement) → déduction, formulation d’hypothèses.
- Jeux coopératifs et de rôle (adaptés) → verbalisation des stratégies, prise en compte des autres, flexibilité sociale.
- Activités pratiques ludiques (cuisine comme « manège de fractions », marchande pour les calculs) → ancrage concret des notions abstraites.
L’intérêt est d’opter pour des jeux progressifs (défis croissants) ou modulables : si le niveau est ajustable, l’activité reste stimulante sans être frustrante.
Quelques jeux recommandés

Dobble ( 7.75€ ). Cherche les symboles identiques (attention, rapidité).Dès 6 Ans

Memory ( 5 – 10€ ) — classique mais efficace pour la mémoire visuelle.

Camelot Jr ( 35€) — planification et raisonnement spatial. ( 4-9 ans )

Code Couleur (24.99€) — inhibition et flexibilité. ( Dés 5 ans )

Cache-Noisettes ( 13.99€ ) — pour la persévérance et l’attention soutenue.( Dés 6 ans )

Bazar Bizarre ( 15.90€) — discrimination visuelle et réaction.
Tu peux aussi créer des versions « DYS-friendly » : cartes avec pictos plus grands, règles vocales, ou retirer le texte si la lecture pose problème.
Comment choisir et adapter un jeu :
- Cherche la fonction cognitive ciblée : voulez-vous travailler l’attention, ou plutôt la planification ?
- Préfère les jeux avec niveaux progressifs (le défi s’ajuste automatiquement).
- Évite les jeux où la lecture rapide est obligatoire si la personne a des difficultés d’écrit.
- Fractionne l’activité : plusieurs mini-défis valent mieux qu’un gros défi qui décourage.
- Favorise le plaisir : l’engagement est le moteur de l’apprentissage durable.
Transférer le “gains” du jeu à la vie quotidienne
Le vrai but n’est pas de devenir champion·ne de Dobble, mais d’appliquer ce qu’on apprend : retenir une consigne plus longtemps, mieux s’organiser pour préparer un cartable, ou anticiper les étapes d’une recette. Pour favoriser le transfert :
- verbalise la stratégie gagnante (« j’ai d’abord repéré les coins, puis j’ai placé… »),
- reproduis l’étape dans une activité réelle (par ex. découpage d’une recette),
- répète régulièrement, en variant le contexte.
Conseils pratiques
- Intégrez le jeu dans la routine (5–15 minutes).
- Alternez jeux très visuels et jeux plus calmes.
- Proposez des « mini-objectifs » (réussir 3 défis, puis 5).
- Demandez à l’enfant d’expliquer sa stratégie — ça active la métacognition.
- Notez les progrès : un petit carnet de défis donne de la fierté et de la visibilité.
En bref
La remédiation cognitive par le jeu, c’est transformer l’exercice en situation intéressante : on s’amuse, on répète, on construit de nouvelles habitudes mentales. Pas besoin d’étiquette médicale, juste d’un bon jeu, d’un brin de curiosité et d’une répétition bienveillante.
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