
L’IA va-t-elle vraiment piquer ton job ?
Ah, la sortie de ChatGPT… C’était la panique dans les bureaux, les groupes WhatsApp en surchauffe et les débats de famille relancés : « Cette fois, c’est sûr, on va tous finir remplacés par des machines ». Eh bien non. Enfin, pas comme vous le croyez.
Une étude toute fraîche de l’université de Yale vient déboulonner pas mal de croyances. Martha Gimbel et son équipe ont analysé froidement (et un peu geekement) les chiffres de l’emploi aux États-Unis depuis novembre 2022 — le moment pile où l’IA générative a débarqué en fanfare avec ChatGPT.
Le marché du travail bouge, mais mollement
Leur objectif ? Mesurer si l’IA chamboule vraiment le monde du travail. Verdict : ça bouge, un chouïa plus qu’avant, mais rien de dramatique. Grâce à un indicateur appelé « indice de dissimilarité », ils ont pu comparer le mix des métiers avant/après IA. Et spoiler : les courbes ressemblent fortement à celles observées après l’arrivée d’Internet dans les années 90.
L’étude de Yale montre que si ça change, ce n’est pas forcément la faute de l’IA — le télétravail post-Covid ou d’autres bouleversements y sont probablement aussi pour quelque chose.
Des secteurs plus secoués que d’autres
Certains domaines en ressentent plus les effets, comme l’information, la finance ou les services aux entreprises. Mais là encore, prudence. Le secteur de l’info, par exemple, est naturellement turbulent depuis des années. Entre les imprimeurs, les community managers et les podcasteurs, ça bouge tout le temps, IA ou pas.
Dans le lot, il y a tout de même un hic, et pas des moindres : l’impact sur les jeunes diplômés, fraîchement sortis de la fac, prêts à décrocher leur premier job… ou pas.
Les juniors en ligne de mire
Stanford a creusé les données d’ADP, un gros acteur de la gestion de paie aux États-Unis : chez les jeunes de 22-25 ans, les embauches chutent de façon inquiétante dans les métiers exposés à l’IA. Le professeur Brynjolfsson parle d’une baisse de 20% des embauches juniors en développement logiciel ou service client, contre une hausse pour les seniors.
Pourquoi eux ? Parce que l’IA génère facilement du contenu basé sur ce que les jeunes savent déjà — théorie, cours, modèles types. Ils se retrouvent donc en concurrence directe avec un outil gratuit, rapide et… opérationnel 24/7.
Les seniors, eux, ont l’expérience, le jugement métier, le relationnel… des choses encore très loin des compétences d’un agent conversationnel. Résultat : on garde les seniors, on délaisse les juniors. Un vrai défi intergénérationnel.
Mais… on utilise ChatGPT surtout pour la cuisine !
Contrairement à ce qu’on imaginait, la majorité des utilisateurs de ChatGPT ne s’en servent même pas au boulot. Une étude d’OpenAI sur 1,5 million de conversations révèle qu’en un an, la part d’usage professionnel de ChatGPT est tombée de 47% à 27%.
Donc cette IA censée remplacer nos collègues ? Elle vous aide plutôt à planifier vos vacances, rédiger un poème d’anniversaire ou concocter un risotto sans gluten. Le vrai boss, c’est le frigo, pas le manager.
Ce que ça veut dire pour nous (et nos enfants DYS)
Alors, qu’en penser côté DYS ? Si vous êtes parent ou enseignant d’un enfant DYS qui rêve d’un avenir en tech, rédaction ou relation client, ne jetez pas l’éponge. Mais il va falloir ruser !
Pensez compétences concrètes : manipulation d’outils numériques, capacité à collaborer, créativité. Apprenez à vos jeunes à construire un book, à expliquer ce qu’ils savent faire (hello les soft skills !), et à bien tirer parti de l’IA au lieu de la redouter.
Et du côté des entreprises ? On ne forme plus les juniors aujourd’hui, on n’aura plus de seniors compétents demain. Cet escalier-là ne se monte que par la première marche.
Conclusion : on garde la tête froide (et les juniors au chaud)
Non, ChatGPT n’a pas mis l’humanité au chômage. Il n’a même pas volé votre job, il a simplement recalibré l’entrée dans le monde du travail — et ce sont les jeunes qui dégustent.
Si vous êtes concerné·e, misez sur ce que l’IA n’a pas : la sensibilité humaine, la débrouillardise, l’adaptabilité. Et si vous êtes recruteur, ouvrez les yeux : un·e débutant·e motivé·e, bien formé·e, qui sait aussi utiliser un LLM, c’est une perle à faire grandir.
Et vous, vous l’utilisez comment ChatGPT ? Pour bosser, pour rigoler… ou pour épater Mamie avec un poème sans fautes d’orthographe ? Racontez-nous !
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