
Quand les troubles DYS riment avec stress en classe
On parle beaucoup de lecture difficile, de maladresse ou d’orthographe capricieuse… mais ce qu’on évoque moins, c’est le poids invisible que portent de nombreux enfants DYS : l’anxiété. Ce stress se glisse dans les sacs à dos, s’invite aux devoirs du soir et se cache parfois derrière un « j’ai mal au ventre » avant d’aller à l’école.
Cette anxiété n’est pas une conséquence marginale, c’est un compagnon de route fréquent des troubles DYS.
Pourquoi les enfants DYS sont-ils plus vulnérables ?
Imaginez faire du vélo avec une roue voilée, tous les jours, sur une côte. Vous pédalez plus fort que les autres, mais on vous reproche encore votre lenteur. C’est parfois ce que ressent un enfant DYS à l’école. Malgré tous ses efforts, il subit l’échec répété, l’incompréhension des adultes et la peur de se sentir « en décalage ».
Ajoutez à cela une mauvaise estime de soi, une fatigue mentale continue et une stigmatisation sociale, et vous obtenez un terrain propice au stress chronique.
Reconnaître les signes… même quand ils ne crient pas
L’anxiété n’a pas toujours la tête qu’on lui prête. Pour certains enfants DYS, elle se déguise :
- en douleurs régulières (ventre, tête… souvent juste avant l’école)
- en refus de travailler à la maison ou d’aller en classe
- en colère subite ou retrait silencieux
- en perte de motivation, surtout dans les matières « à risque »
- en croyance qu’ils sont « nuls » ou jamais à la hauteur
Comme l’explique Léa, maman de Théo, « il pleurait le soir, refusait de lire, et on pensait qu’il faisait la comédie. En fait, il était terrifié d’échouer – encore. »
Des stratégies concrètes pour souffler un peu
Heureusement, il existe des techniques simples pour alléger la charge émotionnelle des enfants DYS. En voici quelques-unes à tester… dans la vraie vie :
Mettre en lumière les efforts
Plutôt que de focaliser sur la note ou le rendu parfait, valorisez le chemin parcouru. Si votre enfant a utilisé une stratégie qu’on lui a apprise, même avec une faute : applaudissez !
- Un tableau des victoires : « j’ai essayé de lire, j’ai relu, j’ai demandé de l’aide… »
- Un compliment ciblé : « tu t’es accroché, malgré ton envie de tout laisser tomber »
Sécuriser le quotidien scolaire
Quand l’école devient un lieu sûr, l’anxiété baisse. Cela passe par des ajustements personnalisés :
- Réduire ou adapter les devoirs (temps, consignes, outils)
- Préparer les changements à venir : emploi du temps, évaluations, remplaçants
- Privilégier des routines visuelles et auditives
- Informer les enseignants (via le PAP, PPS ou un simple échange bienveillant)
Comme le résume Quentin, enseignant en CM2 : « dès que j’adapte mes consignes, mes élèves DYS osent plus, rient plus, respirent mieux ».
Aider à gérer les émotions, tout en douceur
Pas besoin d’être yogi pour apprendre à se calmer. Il suffit parfois de 5 minutes avec un parent pour souffler ensemble.
- Respiration « en carré » : 4 secondes d’inspiration, 4 de pause, 4 d’expiration, 4 de blocage
- Exercice de la bulle imaginaire : « je souffle dedans ma peur avant qu’elle n’explose »
- Scanner corporel avec la voix d’un doudou ou d’une appli comme Respire
Il existe aussi des outils d’expression adaptés aux jeunes DYS : carnet météo des humeurs, cartes-émotions, appli comme Feelings, histoires sociales, etc.
Créer un réseau anti-stress autour de l’enfant
Un enfant serein, c’est aussi un enfant entouré. Parents, enseignants, professionnels : chacun peut tirer une ficelle pour alléger le sac à dos mental :
- Réunions d’équipe éducative pour coordonner les aménagements
- Soutien psychologique ou coaching spécialisé DYS
- Partage entre familles dans des groupes (forums, cafés DYS, asso locales)
Et parfois, c’est la rencontre d’un seul adulte-ressource qui change tout. Comme Élise, dyspraxique : « depuis que ma prof me comprend, j’ai moins peur de l’école. J’ai l’impression d’être normale. »
Quand l’anxiété devient trop envahissante
Il est bon de rester vigilants : un stress régulier peut parfois évoluer en trouble anxieux plus profond. Si un enfant :
- refuse systématiquement l’école
- a du mal à dormir ou mange de moins en moins
- semble constamment triste ou mutique
… Mieux vaut demander conseil à un professionnel (psychologue scolaire, pédopsychiatre, etc.). Il existe même des approches DYS-friendly avec des thérapies en jeu ou en art !
Vers une école plus apaisante ?
Côté institutionnel, 2025 ouvre quelques jolies pistes. Des voix s’élèvent pour :
- intégrer la santé mentale dans le PAP ou le PPS
- former les enseignants à la régulation émotionnelle (des gestes tout simples)
- créer des espaces de retour au calme dans les établissements
- généraliser les outils numériques pour DYS (et réduire la charge cognitive)
Ce guide pour la rentrée 2025 donne d’ailleurs plein d’idées concrètes pour cette école plus douce.
Écouter, soutenir, adapter : et réinventer la réussite
Apaiser l’anxiété chez les enfants DYS, ce n’est pas en faire trop : c’est répondre à ce qu’ils ne disent pas toujours, mais ressentent très fort. C’est tendre la main avant qu’ils ne s’essoufflent. Et parfois, une bulle de savon ou un regard bienveillant suffisent à faire fondre la boule au ventre.
Et vous, quels petits gestes font la différence chez vous ou dans votre classe ? On serait ravis de lire vos astuces et témoignages dans les commentaires !
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