
Nos enfants adorent les lectures à deux voix. Et pour être honnête, les adultes aussi. Entre les fous rires, les hésitations sur un pictogramme et les “attends, c’est à moi là !”, on est souvent plus proche d’un jeu que d’un “exercice de lecture”.
Le principe est simple. L’adulte lit le texte. À la place de certains mots, il y a une image, un emoji ou un pictogramme CAA. À ce moment là, c’est l’enfant qui “prend le relais” et dit le mot.
Résultat : il participe à l’histoire même s’il ne sait pas encore lire. Et ça, pour un enfant non lecteur ou peu lecteur (DYS, TSA, TDAH ou simplement en début d’apprentissage), c’est un énorme changement de posture.
Cet article vous explique :
- pourquoi les lectures à deux voix sont si puissantes pour les enfants non lecteurs, DYS ou neurodivergents
- comment les utiliser à la maison et en séance (orthophonie, accompagnement, classe, AESH)
- quels livres et quels outils tester, dont notre générateur d’histoires à deux voix Dysclick
Lecture à deux voix, c’est quoi exactement ?
Une histoire à deux voix, c’est :
- une trame lue par l’adulte
- des mots remplacés par des images, emoji ou pictogrammes
- un enfant qui intervient au bon moment pour “lire” l’image à voix haute
On peut imaginer par exemple :

Les mots “marché”, “fruits”, “pommes”, “marchand” et “salade” sont remplacés par des pictogrammes.
L’adulte lit tout le reste de la phrase. L’enfant, lui, se concentre sur ces images et intervient au bon moment pour les dire à voix haute.
On reste dans une vraie histoire, avec un début, des péripéties, une fin.
Mais on enlève la pression :
- pas besoin de déchiffrer
- pas besoin de “tout lire”
- pas besoin d’avoir un niveau CE1 pour être inclus dans la lecture
👉 Générateur d’Histoires à Deux Voix pour enfants (by DYSCLICK)

Ce générateur disponible ICI permet de :
- créer une histoire à partir de l’âge de l’enfant et d’un thème (anniversaire, Noël, école, anxiété, visite chez le médecin, etc.)
- remplacer certains mots par des emoji, des pictogrammes CAA ou des images
- générer un texte adapté aux enfants non lecteurs et aux profils DYS, TSA, TDAH
L’outil :
- travaille la fluidité de lecture (rythme, anticipation)
- soutient la compréhension narrative (qui fait quoi, où, quand, pourquoi)
- enrichit le vocabulaire avec des mots concrets et des situations du quotidien
Quelques collections de livres à deux voix à connaître
Même si l’offre reste limitée, il existe quelques collections très appréciées des enfants.
Les histoires de P’tit Sami Maternelle (3–5 ans)
“Les histoires de P’tit Sami” sont pensées pour les tout-petits :
- l’adulte lit le texte
- l’enfant dit les mots illustrés par des petites images
- les thèmes sont proches de leur quotidien : école, famille, fêtes, émotions
Par exemple, dans “Sami et Julie fêtent Noël”, on retrouve :
- le sapin, le bonhomme de neige, le repas en famille
- des images claires que l’enfant reconnait facilement
- une double page avec des chants de Noël
T’choupi – Histoires à 2 voix
Autre valeur sûre pour les plus jeunes : T’choupi – Histoires à 2 voix.
Là encore, le principe est le même :
- le parent lit la phrase
- l’enfant dit le mot illustré
On y retrouve :
- le vocabulaire de l’école, de la maison, des routines du matin et du soir
- un personnage déjà connu de nombreux enfants, ce qui rassure
Particulièrement adapté :
- dès 2 ans pour une entrée en douceur dans le “je participe à la lecture”
- pour travailler le vocabulaire de l’école avant une rentrée parfois stressante
Certaines collections sont parfois épuisées, trouvables surtout d’occasion. C’est aussi pour ça que nous avons voulu proposer une alternative numérique personnalisable.
Pourquoi c’est précieux pour les enfants non lecteurs et peu lecteurs
Pour un enfant non lecteur ou en grande difficulté de lecture (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, TDAH…), ouvrir un livre classique peut être décourageant.
Trop de texte. Trop de lignes. Trop de “je ne sais pas”.
La lecture à deux voix, au contraire :
- redonne du pouvoir : l’enfant parle, il a un rôle indispensable dans l’histoire
- réduit la charge cognitive : il ne porte pas seul la lecture
- transforme la lecture en jeu : on anticipe, on guette son image, on rigole quand on se trompe
- travaille le langage : vocabulaire, phrase, compréhension, inférences
- fait le lien avec la CAA : pictos, tableaux de communication…
- prépare à la lecture : reconnaissance globale de mots, conscience du lien texte-image, intérêt pour l’écrit
Pour aller plus loin sur la dyslexie et ce que la lecture demande au cerveau, vous pouvez lire :
- La Dyslexie : Comprendre ce Trouble de l’Apprentissage
- Guide des Troubles DYS : Dyslexie, Dyspraxie …
Un outil puissant pour les profils DYS, TSA, TDAH
Les histoires à deux voix sont particulièrement intéressantes pour :
- Dyslexie / dysorthographie : L’enfant peut entrer dans la lecture sans passer par le déchiffrage douloureux. On travaille la compréhension, la syntaxe, le vocabulaire, la chronologie, tout en contournant temporairement l’obstacle du décodage.
- Dysphasie / troubles du langage oral : On structure le langage avec des phrases répétitives. On soutient la compréhension avec des images. On peut préparer l’expression orale, les reformulations, les “raconte-moi l’histoire avec tes mots”.
- TDAH ou profil très fatigable : On garde un format court, rythmé. L’enfant attend son tour, anticipe son image, reste “accroché” à l’histoire, surtout si on ajoute de l’humour et des rebondissements.
- Autisme / TSA : Les supports visuels (images, pictogrammes, emoji) sécurisent la compréhension et réduisent l’ambiguïté. La structure répétitive des phrases et le côté prévisible de l’histoire rassurent. On peut aussi s’appuyer sur les centres d’intérêt spécifiques de l’enfant pour créer des histoires très motivantes, tout en travaillant l’interaction et le tour de rôle.
En complément, vous pouvez regarder :
- Synthèses Vocales : Un Allié pour les DYS 🗣️ pour associer lecture à deux voix et lecture audio
- Dyslexie : quelles polices pour lire sans effort ? pour adapter aussi la mise en page
Comment utiliser les histoires à deux voix à la maison
Pas besoin d’en faire “un exercice”. Le but est que ce soit un moment de complicité. Quelques idées simples :
- Rituel du soir : Une petite histoire à deux voix avant de dormir. Même 5 minutes, c’est déjà énorme pour un enfant qui a souvent associé lecture et échec.
- Tour de rôle entre frères et sœurs : L’un fait les images, l’autre fait une phrase, ou on inverse les rôles en plein milieu de l’histoire pour garder le côté ludique.
- Version “théâtre” : Chaque personnage a sa petite image. Quand l’image apparait, l’enfant dit le mot avec une voix spéciale. On peut jouer sur les émotions, les chuchotements, les voix de monstres.
- Adapter le niveau Pour un enfant très jeune ou non verbal, on peut accepter un geste, un signe, un pointage sur le pictogramme. Pour un enfant plus grand, on peut lui demander une phrase courte à partir de l’image.
- Raconter à nouveau l’histoire avec les images : À la fin, on reprend les images de l’histoire et on demande : “Tu te souviens où apparaît ce pictogramme dans l’histoire ?” On travaille la mémoire, la chronologie, le langage narratif.
Idées d’utilisation pour les orthophonistes, AESH et enseignants
Les histoires à deux voix sont aussi un excellent support professionnel.
En orthophonie :
- travail du lexique (animaux, émotions, actions, lieux…)
- travail de la syntaxe : l’orthophoniste lit la phrase, l’enfant complète, puis on reformule ensemble
- entrée dans la production écrite : après la séance, l’enfant peut dicter une mini-histoire qui sera transformée en histoire à deux voix pour la séance suivante
- support de CAA : associer pictos du classeur CAA de l’enfant avec les pictos de l’histoire
En classe / avec une AESH :
- lecture collective à deux voix, où plusieurs élèves ont chacun un ensemble d’images à surveiller
- différenciation : l’élève DYS qui ne lit pas encore au même niveau que les autres peut quand même participer à la lecture de la classe
- projet d’écriture : la classe écrit une histoire, puis on en fait une version à deux voix pour les plus jeunes ou pour les élèves DYS
Pour les pros qui veulent creuser le lien numérique/apprentissage, vous pouvez lire :
Et maintenant, à vous de jouer
Les histoires à deux voix, qu’elles soient en livre ou générées en ligne, ont un point commun : elles redonnent à l’enfant une place active dans la lecture, même quand le déchiffrage est difficile ou impossible pour le moment.
Vous pouvez :
- commencer par une petite histoire le soir avec un seul enfant
- tester notre Générateur d’Histoires à Deux Voix avec un thème qui lui parle vraiment
- en parler à l’orthophoniste, à l’enseignant ou à l’AESH pour voir comment l’intégrer dans l’accompagnement
Et surtout, dites-nous ce qui fonctionne chez vous. Vos retours, vos idées de thèmes, vos réussites (et vos ratés) nous permettent d’améliorer l’outil et d’inventer de nouvelles histoires.
Vous avez testé les histoires à deux voix papier ou numériques. Racontez-nous votre expérience en commentaire.
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