Pénurie d’AESH : 50 000 élèves privés d’école

Temps de lecture : 4 minutes

Chaque rentrée, des familles vivent le même cauchemar : une notification de la MDPH qui reconnaît le besoin d’un accompagnement humain… et pas d’AESH disponible pour l’assurer. En 2025, la réalité est devenue criante : près de 48 726 élèves avaient une notification mais pas d’accompagnant à la rentrée, un chiffre qui a fait vaciller le discours officiel sur l’école inclusive. Résultat : des heures de cours qui sautent, des mi-temps imposés, des parents en alerte et des professeurs qui se retrouvent seuls pour gérer des situations techniques et humaines complexes.

Pourquoi ce manque d’AESH ?

Carte de France stylisée montrant les départements avec taux d’enfants en attente d’AESH colorés du plus faible au plus élevé.

Plusieurs causes se superposent :

  • La pénurie de recrutements par rapport à l’augmentation des notifications MDPH. Les créations de postes prévues (1 200 postes dans le projet de budget 2026) peinent à suivre l’explosion des besoins et sont très inférieures aux objectifs des années précédentes.
  • La précarité du statut : temps partiels imposés, rémunérations faibles, manque d’évolution des carrières. Beaucoup d’AESH ne peuvent pas vivre décemment avec des contrats très fractionnés — et démissionnent. La CGT signale des vagues de départs localisées (ex. : une quarantaine d’AESH dans l’académie d’Amiens l’été dernier).
  • Les conditions de travail : déplacements parfois longs entre établissements, extension des zones d’intervention, exposition à des situations difficiles (comportements complexes, incidents physiques), manque de reconnaissance et d’accompagnement professionnel.
  • Des disparités territoriales fortes : certains départements affichent des taux de carence abyssaux (plus de 30 % dans plusieurs territoires), tandis que d’autres semblent mieux tenir la barre. Ces écarts pointent autant des problèmes de pilotage local que des distorsions de vivier de recrutements.

Les conséquences pour les enfants et les familles

Quand l’AESH manque, ce n’est pas seulement un planning qui se complique. C’est l’accès quotidien à l’école qui vacille : enfants partiellement scolarisés, rendez-vous médicaux non pris en charge, matériel adapté mal ou non fourni, fatigue et anxiété des parents contraints d’organiser des solutions de fortune. Pour certains élèves, l’absence d’accompagnement signifie la perte de progrès acquis en rééducation ou la remise en cause d’aménagements indispensables (ordinateur, synthèse vocale, temps supplémentaire aux évaluations)

Un imbroglio administratif qui complique tout

Enseignant en classe regardant un élève seul pendant que le bureau d’accompagnement est vide, message « manque d’AESH ».

La MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) reste l’acteur central : c’est elle qui notifie les besoins (AESH, AEEH, matériel…). Mais les familles voient parfois la procédure comme une course d’obstacles : dossiers, renouvellements, délais d’instruction, risques d’interruption de droits si le renouvellement n’est pas déposé à temps. Sur Dysclick nous expliquons concrètement pourquoi déposer un dossier MDPH et comment s’y prendre — ce guide pratique est une base utile pour éviter les trous dans l’accompagnement: Réussir son Dossier MDPH pour enfant DYS

Bonne nouvelle : certaines réformes annoncées cherchent à sécuriser ces droits (ex. : alignement des droits sur les périodes scolaires et une simplification administrative prévue pour 2026), mais ces mesures n’effacent pas l’urgence de recrutement et d’amélioration des conditions de travail.

Et côté solutions ? (concrètes, réalistes)

  1. Revaloriser le métier : augmentation des salaires, transformation de postes précaires en postes à temps plein quand c’est possible, reconnaissance salariale pour les responsabilités accrues (déplacements, prise en charge de plusieurs élèves, soutien comportemental).
  2. Mieux organiser les zones d’intervention : réduire les périmètres absurdes qui font faire 30–70 km par jour à des AESH ; favoriser des bassins d’emploi locaux et des PIAL/PIA L raisonnables.
  3. Former et accompagner : former les AESH aux situations complexes (gestes techniques, gestion des crises) et former les professeurs pour partager l’accompagnement pédagogique plutôt que de tout transférer en dernière minute.
  4. Simplifier le flux administratif : accélérer l’instruction MDPH, éviter les interruptions de droits lors des renouvellements et déployer des outils numériques pour que les dossiers suivent la famille sans ressaisie.
  5. Investir dans le vivier professionnel : campagnes de recrutement ciblées (étudiants en travail social, retraités qualifiés, parcours de transition professionnelle), valorisation des métiers via formation continue et débouchés.

Des aides technologiques comme béquille — mais pas comme remplacement

Tandis que la solution humaine se construit (ou se fait attendre), la tech peut aider à compenser : synthèses vocales, Dictée vocale, lecteurs immersifs, outils de reconnaissance vocale et plateformes adaptatives limitent la pénalité scolaire à court terme. Sur Dysclick nous avons testé des outils — de la synthèse vocale aux outils qui génèrent des cartes mentales — pour aider les élèves à rester autonomes en attendant une solution humaine stable (voir nos articles sur NotebookLM ou nos guides d’adaptation de documents). Ces outils ne remplacent pas l’AESH mais ils soulagent la charge cognitive et permettent à certains enfants de suivre davantage de cours. (Voir nos ressources pratiques et tests).

Liens utiles sur Dysclick :

Que peuvent faire les parents et les profs maintenant ?

  • Anticiper les renouvellements MDPH (6–8 mois avant) et garder des copies à jour des bilans. Des explications pratiques existent sur Dysclick pour monter un dossier solide.
  • Documenter l’impact de l’absence d’accompagnement (courriers de l’enseignant, bilans orthophonistes/ergothérapeutes) : ce sont des pièces clés pour un RAPO (recours gracieux) ou un recours contentieux si besoin.
  • Mutualiser : regrouper des parents, faire remonter les dysfonctionnements au relais départemental ou aux élus locaux ; les mobilisations collectives font bouger les lignes.
  • Tester des solutions numériques validées (synthèse vocale, lecteurs, mind maps) pour limiter la perte scolaire en attendant une solution humaine.

Pour conclure (et garder espoir)

Oui, les chiffres font peur. Non, la situation n’est pas une fatalité. Le manque d’AESH dévoile des choix politiques, des arbitrages budgétaires et des logiques administratives qui pèsent sur des vies d’enfants et des familles entières. L’école inclusive n’est pas un slogan : c’est un chantier à tenir, avec des moyens humains, des salaires dignes, une gouvernance plus transparente et des outils numériques bien choisis comme appui — pas comme substitut.

Sur Dysclick, on continuera à expliquer pas à pas comment monter son dossier, quels outils numériques peuvent aider, et comment, collectivement, faire entendre la voix des familles. Vous voulez que je transforme cet article en version courte pour Facebook / LinkedIn et en post carrousel Instagram ? Je m’en charge — en version claire, accessible et optimisée pour toucher les familles et les pros.

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