Dossier MDPH DYS : ce qui va changer en 2025

Temps de lecture : 4 minutes
Illustration représentant les changements à venir dans les démarches MDPH pour les personnes DYS en 2025, avec des personnages stylisés échangeant des documents et symbolisant la simplification des démarches administratives.

« Je dois encore refaire un dossier ? Mais on vient juste de m’accorder l’AEEH ! »
Cette phrase, vous l’avez peut-être déjà entendue — ou prononcée. Pour les familles concernées par les troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie…), le parcours administratif auprès des MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) ressemble parfois à un jeu de l’oie… sans fin, avec des cases « Retour à la case départ » bien trop fréquentes.

Mais (bonne nouvelle !), cela pourrait enfin changer. Le gouvernement a lancé un Tour de France des Solutions pour simplifier l’accès aux droits des personnes en situation de handicap, et notamment des enfants DYS. Résultat : 18 mesures concrètes, pensées avec les usagers et les professionnels, pour alléger les démarches, écouter vraiment les familles, réduire les délais et moderniser les outils. Un vent de réforme souffle sur les MDPH. Et on l’espère, il va souffler fort.


Quand les dossiers MDPH deviennent (enfin) lisibles

Remplir un dossier MDPH, c’est souvent l’équivalent d’un marathon avec un sac à dos rempli de paperasse : justificatifs, certificats, projet de vie… Et quand on est parent d’un enfant DYS, ce genre d’épreuve vient souvent s’ajouter à un quotidien déjà bien chargé.

Mais ça, c’était avant.
Ou du moins, ce sera bientôt de l’histoire ancienne : un formulaire MDPH plus simple, plus court, plus clair sera déployé à partir de l’automne 2025. Trois versions existeront :

  • une version complète pour les cas complexes,
  • une version simplifiée pour les renouvellements,
  • une version ultra-légère pour les demandes ponctuelles (comme la RQTH seule).

Et le fameux « projet de vie », tant redouté ? Il sera structuré et accompagné pour éviter que les familles ne se sentent piégées par une question aussi floue qu’intimidante. On souffle déjà.


Des droits à vie pour certains enfants DYS

Jusqu’à présent, les familles devaient souvent refaire un dossier tous les deux ou trois ans. Même quand la situation n’avait pas changé d’un iota. Résultat : stress, paperasse, perte de temps.

Dès le 1er avril 2026, pour les enfants dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement, l’AEEH de base pourra être attribuée jusqu’aux 20 ans sans renouvellement. Une vraie avancée pour les familles concernées par des troubles durables comme la dysphasie ou certains troubles moteurs.

Et ce n’est pas tout : tous les droits seront alignés sur les grandes périodes scolaires (maternelle, primaire, collège, lycée), ce qui évitera les renouvellements en cascade à des moments différents. Là aussi, une simplification bienvenue.


Halte aux interruptions de droits

On le sait : les MDPH mettent parfois plusieurs mois à instruire un dossier. Et pendant ce temps ? Les aides peuvent s’arrêter, plongeant certaines familles dans l’angoisse (et parfois dans des difficultés financières).

Dès avril 2026, une règle simple s’appliquera : si le renouvellement est déposé à temps (4 mois avant l’échéance), les droits continuent jusqu’à la nouvelle décision. Plus de coupures, plus de trous dans la raquette. Ouf.


Un dossier MDPH qui vous suit partout

Déménager d’un département à l’autre ? Jusqu’à maintenant, c’était synonyme de refaire entièrement son dossier. Absurde ? On est bien d’accord.

La réforme prévoit le lancement d’un système d’information national unique. Ce « coffre-fort numérique » permettra aux dossiers de suivre automatiquement les personnes, avec leur accord, dès 2026. Moins de ressaisie, moins d’erreurs, plus de continuité.


Les écoles en première ligne… pour de vrai ?

Autre mesure qui pourrait changer la donne pour les enfants DYS : le matériel pédagogique adapté pourra être directement attribué par les équipes éducatives, sans passer par la MDPH. Concrètement, si un élève a besoin d’un ordinateur ou d’un logiciel pour compenser ses troubles, son enseignant référent pourra agir rapidement.

Cela évitera à de nombreuses familles de passer par des démarches longues et complexes… pour un outil que tout le monde s’accorde à juger utile. Gain de temps, gain d’efficacité — et surtout, réduction des inégalités.


Une meilleure écoute dès la première demande

Faire une première demande MDPH, c’est souvent un saut dans l’inconnu. À partir de janvier 2026, un rendez-vous primo-demandeur sera proposé aux familles, pour expliquer les démarches, aider à constituer le dossier, et créer un vrai lien humain.

Un peu comme une visite guidée dans ce labyrinthe administratif — sauf que cette fois, on vous donne la carte.


L’intelligence artificielle au service… de l’humain

Dernier chantier, et non des moindres : l’expérimentation d’un chatbot IA pour aider les agents MDPH dans le traitement des dossiers. Attention : l’IA ne prendra pas les décisions à leur place. Elle vérifiera que les documents sont bien présents, que les données sont cohérentes, etc.

L’objectif ? Réduire les délais de traitement, dégager du temps pour les cas complexes, et mieux accompagner les familles.


Ce que ça change concrètement pour les DYS

👉 Moins de paperasse, plus de temps pour vivre.
👉 Des droits qui durent plus longtemps.
👉 Une meilleure coordination entre école, famille et administration.
👉 Une reconnaissance des troubles DYS comme handicap durable, visible ou invisible.
👉 Et une administration qui ne fait plus peur, mais qui accompagne. Enfin.


Et maintenant ?

Bien sûr, tout cela dépendra de la mise en œuvre concrète dans les territoires. Mais pour une fois, les annonces vont dans le bon sens. La réforme MDPH de 2025-2026 est un signal fort : la parole des familles a été entendue. Et il était temps.

Chez DYSCLICK, on continuera de suivre de près l’application de ces mesures, de décrypter les démarches… et de vous aider à ne plus jamais vous sentir seul·e face à un formulaire.

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