
Prendre des notes en classe est un défi pour de nombreux élèves DYS. L’écriture manuscrite peut être lente, épuisante et souvent difficile à relire pour eux. Utiliser un clavier offre une alternative précieuse : les notes tapées sont plus lisibles et organisées, ce qui aide l’enfant à rester autonome dans son apprentissage. Cependant, un nouvel obstacle apparaît : la vitesse de frappe. Comment faire en sorte que le clavier devienne un allié sans que la lenteur de frappe pénalise l’élève en cours ? Voici quelques astuces concrètes pour aider votre enfant à suivre le rythme en classe même s’il tape encore doucement.
Se concentrer sur l’essentiel
En prise de notes, vouloir tout écrire mot à mot est contre-productif – même pour un dactylo chevronné ! Encouragez votre enfant à écouter et à sélectionner les informations clés plutôt que d’essayer de tout retranscrire. Par exemple, noter uniquement les mots-clés, les dates, les formules importantes, et non chaque phrase prononcée par le professeur. Cela allège la quantité à taper et accélère la prise de note. On peut comparer cela à attraper les “gros poissons” de l’information et laisser filer les détails superflus. Avec l’entraînement, votre enfant apprendra à repérer l’essentiel d’un cours et à le formuler en quelques mots plutôt qu’en longues phrases. Cette technique de synthèse lui permettra de garder le rythme sans se noyer dans trop de texte.
Adopter des abréviations et des astuces de frappe
Utiliser des abréviations personnalisées peut faire gagner de précieuses secondes. Par exemple, écrire “tp” au lieu de “temps”, ou “gov” pour “gouvernement”. Chaque matière peut avoir son petit code : en histoire “XVIIe” pour “17ᵉ siècle” ou “rev fr” pour “Révolution française”. L’important est que votre enfant s’y retrouve. De même, les signes et caractères spéciaux peuvent remplacer des mots entiers. Cette pratique améliore la vitesse d’écriture et est tout aussi utile pendant la frappe au clavier qu’à la main. N’hésitez pas à créer avec lui une liste d’abréviations cohérente qu’il pourra garder à côté de son ordinateur en cours.
| Abréviations utiles (mots fréquents) ex. : exemple pb : problème q° : question def. : définition nb : nombre / remarque sol = solution qst = question rep = réponse / répondre info = information bcp = beaucoup | Abréviations par matière hist = histoire — hist : Révolution geo = géographie — geo : carte svt = SVT (sciences vie/terre) math = maths — math : formule fr = français — fr : figure de style ang = anglais — ang : voc phys = physique — phys : loi eco = économie / EMC art = arts / musique tp = travaux pratiques / activité | Signes et Structure -> : entraîne / mène à => : donc / conclusion <- = provenir de / venir de != : différent de / (slash) = ou / séparateur rapide + / – : avantage / inconvénient →? (taper ->?) = à vérifier / posern° = numéro @ = source / à demander # = mot-clé / index | 
En complément, il existe des logiciels d’aide à la saisie qui anticipent les mots. Un module de prédiction de texte comme Dys-Vocal / ScribeDico affiche une liste de mots possibles dès que l’on tape quelques lettres. L’enfant peut alors sélectionner le mot complet au lieu de le taper entièrement – un gain de temps appréciable si son débit de frappe est limité. Ce genre d’outil, intégré dans certains logiciels de compensation DYS, accélère la rédaction et limite les fautes d’orthographe par la même occasion. De nombreux traitements de texte offrent aussi une correction automatique ou la complétion de mots courants : autant de petits coups de pouce pour aller plus vite.
Choisir le bon matériel pour taper vite

Le matériel informatique de votre enfant peut jouer un rôle sur sa vitesse de frappe. Un ordinateur portable léger ( Comparatif 2025 – Meilleurs PC pour élèves DYS) et réactif évitera les frustrations (lenteurs d’allumage, batteries qui lâchent) et permettra de l’ouvrir rapidement en début de cours. Pensez également au clavier en lui-même : la taille et le confort des touches comptent. Certains élèves DYS préfèrent les claviers avec des touches espacées ou légèrement incurvées, qui limitent les erreurs de frappe. Il existe même des claviers ergonomiques spécialement pensés pour réduire la fatigue (par exemple des modèles inclinés qui évitent de trop plier les poignets). Si votre enfant utilise une tablette, un clavier externe détachable peut grandement améliorer sa rapidité par rapport au clavier tactile de l’écran.

Un autre outil astucieux est le kit de stickers colorés KEYDYS, inventé par un jeune dyslexique français. Ces autocollants transforment n’importe quel clavier en clavier “arc-en-ciel” où chaque zone de couleur correspond à un doigt. Cela aide l’élève à mieux se repérer sur les touches et à gagner en autonomie, grâce à un guidage visuel simple et efficace. Ce repérage par couleur peut rassurer l’enfant qui débute en dactylographie et lui faire gagner de la vitesse, car il passe moins de temps à chercher les lettres. De plus, les stickers Keydys sont lisibles et résistants, et incluent même des symboles pour rappeler certains raccourcis clavier utilesfaire-face.fr. Une solution à la fois simple et issue du terrain des troubles DYS.
Enfin, assurez-vous que l’installation en classe soit adéquate : une table stable à la bonne hauteur, une chaise confortable pour une posture droite (jambes à 90°, écran idéalement à hauteur des yeux). Un enfant bien installé sera plus efficace qu’un enfant tordu sur une chaise trop basse ou essayant de taper avec l’ordinateur sur les genoux.
Collaboration et astuces en classe
Si malgré tout votre enfant n’arrive pas à tout noter à temps, d’autres stratégies peuvent compenser. Parlez-en aux enseignants : beaucoup acceptent de fournir à l’avance le plan du cours ou un support écrit. Avoir le diaporama du professeur ou une fiche de synthèse à compléter peut soulager l’élève, qui n’a plus qu’à ajouter quelques notes au lieu de tout écrire. C’est un aménagement pédagogique simple à mettre en place, souvent prévu dans le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) ou le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS).
Le travail en binôme est une autre piste : votre enfant peut se mettre à côté d’un camarade de confiance qui prend des notes à la main. Ils pourront comparer leurs notes ensuite pour combler les manques éventuels. De même, autorisez l’utilisation d’un dictaphone ou d’une application d’enregistrement audio (avec l’accord de l’enseignant) : ainsi, si l’enfant n’a pas eu le temps de tout taper, il pourra réécouter le cours chez lui pour compléter ses notes. Cela enlève la pression de devoir tout saisir instantanément.
Enfin, n’oublions pas que la vitesse de frappe de votre enfant va s’améliorer avec le temps( Les Meilleurs Outils pour Améliorer Votre Vitesse de Frappe). Chaque cours tapé est un entraînement en conditions réelles. En parallèle, encouragez-le à pratiquer régulièrement la dactylographie à la maison, via des jeux de frappe ou des tutoriels en ligne ludiques. La progression peut être spectaculaire sur quelques mois : certain·e·s ancien·ne·s élèves dyslexiques témoignent qu’ils sont passés d’une frappe laborieuse à environ 50 mots par minute sans même regarder le clavier ( Testez votre vitesse de frappe ! dactylographie ). Avec du soutien et les bons outils, votre enfant gagnera en aisance et pourra profiter pleinement des avantages du clavier sans subir la lenteur initiale.

 
					 
					