Nouveauté brevet 2026 : barème 60/40 et maths sans calc

Temps de lecture : 6 minutes

Le diplôme national du brevet fait peau neuve à partir de la session 2026. Deux inflexions vont se faire sentir très concrètement au collège : un nouveau calcul de la note finale (finie, l’ancienne grille “sur 800 points”) et une épreuve de mathématiques partiellement sans calculatrice. Bonne nouvelle : avec un peu d’anticipation, on peut transformer ces changements en avantage. On vous explique, simplement, avec des astuces adaptées aux profils DYS. Il est possible pour un élève DYS de demander, en aménagement, l’autorisation d’utiliser une calculatrice simple non programmable même pour la partie « sans calculatrice.

Le nouveau barème du brevet, en clair

À partir de 2026, la réussite au brevet repose sur une moyenne finale sur 20, comme au lycée :

  • Épreuves terminales : 60 % de la note finale
  • Contrôle continu : 40 % de la note finale

Le contrôle continu n’est plus basé sur les “compétences du socle”, mais sur la moyenne annuelle de toutes les disciplines suivies en 3ᵉ, chacune avec le même coefficient. Les points au-dessus de 10 obtenus dans un enseignement facultatif (LCA, LCE, LCR, LSF, chant choral, découverte pro…) s’ajoutent au contrôle continu (sans dépasser 20/20 pour cette partie).

Côté mentions, rien ne change sur les seuils, mais une nouveauté apparue en 2025 entre désormais dans le paysage :

  • assez bien ≥ 12/20
  • bien ≥ 14/20
  • très bien ≥ 16/20
  • très bien avec félicitations du jury ≥ 18/20

Pourquoi ce changement est important pour les familles

Le poids plus fort des épreuves (60 %) réhausse l’enjeu du “jour J”, tandis que le contrôle continu (40 %) valorise la régularité en 3ᵉ. Concrètement, chaque moyenne trimestrielle/semestre compte, y compris dans des matières non “évaluées” au brevet écrit. Cela favorise l’assiduité… et les stratégies de rattrapage raisonnées en fin d’année.

Ce qui bouge dans les épreuves

Les épreuves écrites communes se tiennent sur trois jours pour la session normale 2026 : vendredi 26, lundi 29 et mardi 30 juin 2026, puis jeudi 10 et vendredi 11 septembre 2026 pour la session de remplacement. L’épreuve spécifique de langue vivante des candidats individuels est le mardi 30 juin 2026 (remplacement : vendredi 11 septembre 2026).

Les candidats scolaires passent :

  • Français (coef 2, 3h) : grammaire/lexique/lecture, dictée, rédaction. Dictionnaire autorisé en rédaction.
  • Mathématiques (coef 2, 2h) : voir la nouveauté calculatrice ci-dessous.
  • Histoire-géographie (coef 1,5) + EMC (coef 0,5), 2h : analyse de docs, repères, rédaction.
  • Sciences (coef 2, 1h) : deux disciplines parmi physique-chimie, SVT, technologie.
  • Oral de soutenance (coef 2) : projet mené en HDA/EPI/parcours éducatifs (5 min d’exposé + échange).

Les candidats individuels ne passent pas d’oral mais ajoutent une épreuve de langue vivante écrite (coef 2).

Focus nouveautés mathématiques : une partie sans calculatrice

L’épreuve de maths est scindée en deux parties :

  • Partie 1 – Automatismes (6 pts, ~20 min) : sans calculatrice. Objectif : évaluer les réflexes de base (opérations, fractions, puissances, pourcentages, conversions, petites équations, propriétés géométriques simples).
  • Partie 2 – Raisonnement et problèmes (14 pts, ~1h40) : calculatrice autorisée. On attend clarté des démarches, modélisation, rédaction (la qualité de rédaction est évaluée sur 2 points).

Dit autrement : pas besoin de “tout faire de tête” pendant 2 heures, mais il faudra enchaîner proprement des calculs simples et écrire lisiblement ses raisonnements. Pour les élèves DYS, c’est un message clair : moins de charge sur la machine, plus de lisibilité du chemin.

Impacts pour les élèves DYS… et comment s’adapter

Nos lecteurs le répètent : ce n’est pas le manque d’idées qui coince, c’est le coût cognitif des gestes (écrire vite, organiser les calculs, gérer le temps). Voici comment contourner la marche.

Pour la partie sans calculatrice

  • Muscler les automatismes “bas-bruit” : faire des séances courtes (10–15 min), très régulières, sur 3–4 familles ciblées : fractions usuelles (½, ⅓, ¼, ⅕, ⅙, ⅛), pourcentages-reflexes (10 %, 25 %, 50 %, 75 %), puissances de 10, règles de priorités.
  • Créer une “boîte à formes” en géométrie : formules d’aire/périmètre/volume réécrites avec vos mots, schémas surlignés, une ligne = une info.
  • Limiter les doubles tâches : lire → traiter → écrire. On sépare : entourer ce qui est demandé, surligner les données utiles, puis poser au brouillon les étapes (mots-clés, pas des phrases).
  • Entraîner la copie “propre” : recopier des égalités déjà prêtes en posant une ligne par transformation. Pour beaucoup d’élèves dyspraxiques, c’est le gâteau le plus digeste.

Pour la partie raisonnement (avec calculatrice)

  • Standardiser la mise en page : “Données → Modèle → Calcul → Phrase-réponse”. Cette signature visuelle fait gagner des points même si tout n’aboutit pas.
  • Programmer des routines sur la calculatrice (si modèle autorisé) : conversions, pourcentages, tableaux. À défaut, préparer un mémo des touches.
  • S’entraîner à justifier : une phrase courte vaut mieux qu’un pavé. Exemple : “On applique Thalès car triangles partageant un angle et côtés parallèles.”

Français, HG-EMC, sciences : les points “confort DYS” à grapiller

  • Français : en rédaction, préparer un plan en 4 bullet points puis étoffer ; en questions, repérer les verbes d’action (expliquer, justifier, citer) et répondre au format demandé.
  • HG-EMC : s’entraîner à lire un doc comme une image : quoi ? quand ? qui ? où ? pourquoi ? puis enchaîner 3 idées reliées.
  • Sciences : privilégier les tableaux de données et les schémas légendés ; annoncer la relation utilisée avant de chiffrer.

Aménagements et organisation

Beaucoup d’élèves DYS bénéficient d’un tiers-temps, d’un ordinateur, d’une dictée aménagée, d’une salle au calme… Assurez-vous que tout est demandé, validé et testé bien avant le jour J.

Calculatrice : une calculatrice simple, non programmable et sans mémoire peut être demandée comme aménagement. La demande se fait via la procédure d’aménagements (MDPH/équipe éducative / rectorat) et doit être justifiée par des bilans (ordonnance, compte-rendu orthophonique ou notification MDPH). Demander tôt et tester le matériel en conditions de sujet zéro.

On a rédigé deux guides très pratiques :

Astuce : faites un “sujet zéro” en conditions réelles avec tous les aménagements, y compris gestion du temps et pause hydratation. Ce test enlève 50 % du stress.

Le calendrier 2026, sans ambiguïté

  • Oral en établissement : entre le 15 avril 2026 et le dernier jour des écrits.
  • Écrits (session normale) : ven. 26, lun. 29, mar. 30 juin 2026.
  • Écrits (session de remplacement) : jeu. 10 et ven. 11 septembre 2026.
  • LVE pour candidats individuels : mar. 30 juin 2026 (remplacement : ven. 11 septembre 2026).

Gardez ces dates visibles dans l’agenda familial. Pour les élèves anxieux, voir l’échéance diminue l’incertitude, donc la charge mentale.

Stratégies de révision “format 2026”

À la maison, un mois avant : un plan minimaliste qui marche

  • Semaine 1 : remise à niveau des automatismes de base (calcul mental, fractions, pourcentages, puissances) + lecture active d’un texte par jour (français ou HG).
  • Semaine 2 : problèmes types en maths (proportionnalité, géométrie, statistiques) + un croquis/carte et un développement construit en HG.
  • Semaine 3 : annales “temps réel” en alternant les matières + un entraînement oral (5 min d’exposé chronométré).
  • Semaine 4 : sujets zéros (Éduscol), relecture des erreurs, check-list matérielle (convocation, carte d’identité, eau, encas).

Le kit “énergie” pendant les épreuves

  • Avant : sommeil régulier, petit-déj riche en protéines + sucres lents, routine de respiration de 60 s avant d’entrer en salle.
  • Pendant : regarder l’ensemble du sujet d’abord, cocher les exercices “cadeaux”, cadencer le temps (écrire les heures sur la copie).
  • Après : ne pas refaire l’épreuve dans sa tête ; se projeter sur la suivante (rituel court, hydratation, grignote malin).

Petit pense-bête spécial parents

  • Contrôle continu 40 % : toutes les matières comptent. Une amélioration en arts plastiques ou en musique, c’est aussi des points.
  • Calculatrice en maths : autorisée sur la plus grosse partie de l’épreuve. L’absence ne concerne que les automatismes (6 points).
  • Oral : entraînez 5 minutes chrono devant un petit jury maison. Filmez une fois, puis réduisez le texte, augmentez le regard et les mains.
  • Aménagements : validez, testez, anticipez la logistique (prise électrique, logiciels, souris/clavier adaptés).

Ressources utiles (annales et entraînements)

Le brevet 2026 n’est pas une montagne nouvelle, c’est le même relief avec deux virages mieux signalés : un barème lisible et une épreuve de maths calibrée pour distinguer les réflexes des raisonnements. Pour les élèves DYS, l’enjeu n’est pas d’en faire plus, mais de canaliser l’effort là où il paye.

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